Un petit mot sur la frustration numéro un de voyager en Inde : les transports. Comment vous expliquer… Ok, de un, les distances sont généralement assez grandes à traverser entre les villes principales, donc le voyagement est nécessairement long. Mais, en plus de ça, c’est que même pour une courte distance, ça prend beaucoup plus de temps que ce qu’on serait habitués de calculer en Amérique du Nord : on oublie le calcul habituel de 100 km en 1h d’autobus. C’est plus, genre : 100 km en 3 à 4h d’autobus ou de train. Pourquoi? Ben, c’est qu’il n’y a pas vraiment d’autoroutes, ici. Ou du moins, elles sont très rares. Donc même lors d’un trajet fréquent entre deux villes principales, il y a de grandes chances que la totalité du parcours soit sur de petites routes de terre. Et en train, la raison du délai serait plutôt les arrêts : il ne serait pas étonnant de s’arrêter 45 minutes après une heure et demie de trajet, et que ça continue au même rythme le restant du voyage. Ah oui, et bien sûr, il y a toujours du retard par rapport à la durée planifiée déjà excessivement longue. Bon, ça c’était pour le temps de voyagement.
Mais à ça s’ajoute la qualité et les circonstances du moyen de transport. Par exemple, ce n’est jamais agréable de finalement arriver à son siège réservé dans le train, après s’être battu parmi la foule d’Indiens impatients à la chaleur pour pouvoir passer avec tous nos sacs, et de trouver des gens déjà assis à notre siège – après quoi ils acceptent de nous le céder, mais passent la totalité du trajet debout devant nous collés à notre visage. Et là, je tiens à préciser que je ne suis vraiment pas princesse en voyage : je dors des nuits complètes en dernière classe dans le train sans chialer. Mais, il y a des fois où ça dépasse les limites.
Pour vous exposer à quel point ça peut être frustrant et on peut se sentir impuissant face à la situation, j’ai pensé vous raconter une de mes anecdotes de transport les plus mémorables…
Anecdote : Train de Varanasi à Agra
On arrive à la station de train à Varanasi, et on fait ce que tout voyageur fait en arrivant à la station de train : on regarde l’écran qui liste tous les numéros de train et la plateforme correspondante. Pour notre train, il était indiqué d’aller à la plateforme 4. Mais en même temps, la mère de Lê-Anh était allée s’informer autre part, en montrant son billet de train à quelques personnes, qui disaient celles-ci de se rendre à la plateforme 8… Déjà, c’est louche, mais on décide de faire confiance à l’écran et se rend à la plateforme 4. Il y a déjà un train là-bas, mais on demande aux gens dedans, et ce n’est pas le nôtre. On attend un peu… 15 minutes avant l’heure prévue de notre départ, il n’y a toujours pas notre train, et il ne semble pas y avoir beaucoup de touristes sur la plateforme – bizarre. En plus, on essaye d’écouter les annonces au microphone, mais les haut-parleurs ne semblent pas fonctionner sur notre plateforme, et avec l’écho et leur accent indien on ne comprend absolument rien de celles qu’on entend de loin… et il n’y a évidemment personne à qui demander sur notre plateforme.
On décide donc d’aller voir à la plateforme 8. Il y a un train là-bas, mais en demandant autour de nous, on réalise que c’est aussi un train qui se rend à Agra mais que ce n’est pas le nôtre. On cherche désespérément un superviseur, ou du moins quelqu’un qui travaille à la station car l’heure de notre départ approche, mais c’est précisément ça le problème : il n’y a jamais de gens à qui se référer, toute l’information voyage seulement de bouche à oreilles parmi les passagers. Et ça, c’est s’ils nous comprennent : les Indiens tentent tant bien que mal de nous aider, mais on comprend à peine leur anglais cassé et on n’est jamais vraiment sûrs qu’ils savent vraiment ce qu’on leur dit (car leur réaction est inévitablement le wobbly head, que leur réponse soit un oui, un non, un peut-être ou un je-ne-sais-pas, ahaha). Les gens nous disent de retourner à la plateforme 4, ou que c’est ici à la plateforme 8, on entend même plateforme 9 – personne ne sait vraiment. On finit par retourner à la plateforme 4, où il n’y a évidemment pas plus de train que tout à l’heure – il est maintenant 15 minutes après l’heure prévue de notre départ et ça fait une demi-heure qu’on court partout, stressés, avec tous nos sacs à la chaleur et qu’on n’en peut plus… Finalement, quelqu’un vient nous dire que notre train est déjà parti, et de la plateforme 6.
DE LA PLATEFORME 6!!?! Eh oui, sans qu’il y ait personne à la plateforme 4 pour avertir les gens qui avaient suivi les indications sur l’écran, et sans que personne ne puisse nous le faire savoir même si on demandait partout autour de nous. Et là, même si on trouvait ça à la limite drôle parce que c’était tellement insensé, le truc c’est que ça ne nous tentait surtout pas d’attendre une autre journée complète avant d’aller à Agra, et on savait bien que tout les trains de la journée même étaient déjà pleins… Alors, la saga ne faisait que commencer : on va se plaindre au bureau de je-ne-sais-quoi, où on nous amène à un autre bureau, et ensuite à la recherche de je ne sais quel responsable, pour ensuite retourner au bureau initial, bref on continue à faire le tour de la station de train pendant une bonne heure, avec tous nos sacs à la chaleur, en devant argumenter et re-raconter notre histoire à ces gens qui ne semblaient rien pouvoir faire pour nous… Jusqu’à ce que, oh rédemption, le superviseur général (qui était super gentil et serviable, en passant) nous organise quelque chose et nous envoie dans ce qui ressemblait à la section VIP du train, du genre, le wagon tout en avant qui semblait être celui que les employés de la compagnie ferroviaire utilisent. Tout s’est bien terminé, finalement!
Dans notre section VIP après la saga qui nous a fait manquer notre train... beaucoup plus spacieux que d'habitude!
Et voici quelques autres photos...
Voici à quoi ressemble un wagon de sleeper train
Et voici de quoi on a l'air après avoir attendu un autobus pendant 5 heures dans un resto d'une ville perdue, où on était accueillies par des serveurs qui avaient visiblement hâte qu'on parte, qui ne voulaient pas que Geneviève dorme même si elle était malade, qui ne voulaient pas qu'on prenne une table pour mettre nos sacs même si leur immense resto était complètement vide, qui fixaient tout ce qu'on faisait à quelques centimètres près, et où il y a eu 8 pannes d'électricité le temps qu'on y était... !! Weirrrddd
C'est dur à voir, mais ceci est l'allée d'un autobus de nuit qu'on a pris (après l'escale de 5 heures que je viens de vous raconter), qui était sensé être plus confortable que la moyenne... Le truc c'est que le bus était plein, et il n'avait pas de soute à bagages... détail!! Donc tous les 50 immenses backpacks des passagers étaient dans l'allée, il fallait carrément escalader pour passer, ridicule ahahah. Ça a pris environ une heure juste monter dans le bus.
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