Friday, April 22, 2011

Préambule au Myanmar: the money situation.

Lê-Anh et moi, on abordait notre arrivée au Myanmar avec la même
philosophie de voyage à laquelle on s'est habituées après plus de deux
mois en Inde : c'est-à-dire, ben relax, sans avoir trop lu à l'avance,
sans savoir d'itinéraire précis. On s'était informées de la situation
politique, bien sûr… et ça c'était l'important, mais à part de ça, on
savait qu'on avait notre vol, et comme on avait fait en Inde depuis le
début, on allait décider le reste à mesure. Mais disons que pour le
Myanmar… il y a des choses NÉCESSAIRES à savoir à l'avance.

UNE CHANCE qu'on a rencontré Alex, l'ami de Val Laforge, au mariage
indien. Parce que ce qu'on ne savait pas, c'est qu'il n'y a pas de
guichet automatique au Myanmar. Oui oui, vous avez bien lu : pas de
guichet automatique. Non seulement ça, mais ils n'acceptent les cartes
de crédit nulle part. Il faut donc arriver avec TOUT l'argent cash en
main pour la totalité de notre séjour, dès le début – mais la joke,
c'est qu'ils n'acceptent que de PARFAITS dollars américains, nouveaux,
propres et sans plis. Oui oui.

À mesure qu'Alex nous racontait ça, 5 jours avant notre départ, on
commençait à réaliser tout ce que ça impliquait : non seulement
fallait-il prévoir combien on voulait dépenser dans nos quatre
semaines au Myanmar, mais ça voulait aussi dire qu'on trimballerait
sur nous tout cet argent pour notre voyage en entier, en devant y
faire attention comme à la prunelle de nos yeux, puisqu'il n'existe
pas de plan B si jamais on le perd... Plus, étant en Inde et seulement
quelques jours avant de partir, ce n'était pas la chose la plus facile
d'obtenir autant d'argent américain rapidement : on ne pouvait retirer
que 10 000 Rs du guichet par jour (environ 200$ - et déjà ça nous
coûte 5$ à chaque fois), il fallait donc se mettre au travail
maintenant, et il fallait aussi trouver un endroit qui nous change ça
en billet américains parfaits. On savait que l'aéroport de Delhi avait
des bureaux de change, et comme ils semblaient plus professionnels que
les petits comptoirs « Money changer » près de notre hôtel, ça
semblait la meilleure option.

Mais arrivées au bureau de change de l'aéroport, ils nous annoncent
que le maximum qu'on peut échanger à la fois est de 10 000 Rs. Quoi!!!
On était tellement mal prises! Au moins, on pouvait aller à un autre
comptoir de bureau de change de l'aéroport, et échanger encore 10 000
Rs… Mais comme on était un peu dernière minute pour notre vol, on a eu
le temps d'en faire que deux. Et de toute façon, on n'avait même pas
eu le temps de retirer assez d'argent à Delhi pour tout notre séjour
au Myanmar – il fallait donc compter sur notre escale à Kuala Lumpur
pour tout faire ça : retirer, changer nos dollars malaysiens en
dollars américains, puis changer nos rupees restants en dollars
malaysiens puis en dollars américains… et évidemment perdre au change
en faisant ça.

Mission accomplie : on a réussi à retirer assez pour notre budget d'un
mois et à changer tout ça en dollars américains avant d'arriver un
Myanmar, on se croyait en business. MAIS : Lorsque j'avais changé mes
dollars américains, je m'en étais fait donner quelques-uns qui, malgré
leur texture et apparence bien fraîche, avaient quelques petits plis…
Me souvenant de ce qu'Alex nous avait dit, je voulus les refuser et
les échanger contre des billets plus parfaits – mais Lê-Anh me reprit,
disant qu'ils ne pouvaient pas être si sévères que ça… Et c'est vrai,
tout de même : ça serait complètement débile d'exiger QUE des billets
absolument PARFAITS de tout le monde qui voyage au Myanmar, ça serait
impossible de toute façon… C'est sûrement juste qu'ils ne veulent pas
de vieux billets fripés ou déchirés, nous disions-nous. HA! Erreur.

Jour 1, arrivées à l'hôtel, la fille au comptoir nous demande de payer
pour le premier soir. Nous lui tendons un billet de 20$... Non, elle
ne peut l'accepter, il est plié. Un autre… non, celui-ci a une petite
tache noire sur le coin. Un autre… non, il est trop vieux.

Peu à peu, on commence à réaliser que tous nos billets de 20$ sont
comme ça (je tiens à préciser qu'ils sont très beaux et très propres,
n'importe qui les accepterait – ils ne sont juste pas fraîchement
sortis de l'imprimante!!!). Environ le 5e de notre budget – déjà très
mince – venait de s'envoler!!! Donc là, pour résumer la situation : on
ne peut pas retirer d'un guichet nulle part au pays parce qu'il n'y en
a tout simplement pas, et on n'a même pas l'option de pouvoir payer
crédit nulle part, donc on doit trimballer des centaines de dollars
sur nous pendant un mois – dollars qu'on a soit dit en passant dû
changer à partir de d'autres devises donc on a déjà perdu au change,
mais en plus il faudra éventuellement les changer en kyats et reperdre
au change – et LÀ, en plus, vous n'êtes même pas foutus d'accepter de
beaux billets américains quasi-neufs, car ils sont supposément un peu
trop pliés ou à peine tachés!!! On fait quoi, nous?

Il va sans dire, nous étions éprises d'un méga stress mélangé à de la
haine profonde contre les idiots qui imposent cette régulation
complètement insensée face à l'argent dans ce pays… Vous croyez
vraiment que vous facilitez le tourisme, comme ça?? (Il y a eu une
campagne pour tenter d'augmenter le tourisme au Myanmar il y a de ça
quelques années…)

Bon, heureusement, on a rencontré à notre hôtel un gars qui partait le
lendemain vers Bangkok, et qui – contrairement à nous – avait
surévalué son budget du mois. Il lui restait donc plein de sexy
billets américains, style parfaits et encore craquants qu'il nous
échangea contre nos billets apparemment pas assez sexy pour le
Myanmar. Fiou!

MAIS – ce n'en était tout de même pas finit avec nos aventures.

Parce que ce que vous ne savez pas encore, c'est comment ça fonctionne
pour échanger des dollars contre des kyats ici. Ça aussi, c'est
particulier : on ne sait jamais vraiment quel est le taux de change
officiel pour les kyats. En ce moment, on échange 1$ pour environ 850
kyats, mais 1$ vaut probablement beaucoup plus que ça – seulement, il
est impossible d'obtenir des kyats ailleurs dans le monde qu'ici, et
comme ils ont le contrôle, qui sait combien ça vaut réellement. Mais
en plus, le taux varie beaucoup en fonction de plusieurs choses pas
rapport : l'endroit où on change (bon... évidemment), mais aussi selon
le billet en tant que tel – si c'est un 100$, on n'obtient pas le même
taux de change qu'avec un 50$ ou qu'un 20$. Haha! Quelle blague. Et,
il est possible d'échanger de l'argent seulement à quelques endroits
limités : certains hôtels, et – même si c'est déconseillé – sur le
marché noir.

Et lorsque Lê-Anh et moi sommes arrivées, c'était le début du water
festival au Myanmar… ce qui veut dire – en plus du fait que dès qu'on
sort dans la rue on se fait asperger d'eau et donc que ça complique
largement la chose pour transporter des dollars américains qui doivent
rester frais et craquants – que tout est fermé pendant 10 jours et que
TOUT est plus cher. Yé.

Donc comme les taux de change étaient nécessairement plus médiocres à
notre hôtel, on a décidé de suivre les conseils de notre nouvel ami
français, et d'échanger notre argent avec un gars sur le marché noir
qui lui avait donné un très bon taux. Lê-Anh et moi avons échangé 200$
chacune, ce qui pour un taux de 860 kyats – moins bon que son 870 de
d'habitude, parce que… c'est le water festival, évidemment – faisait
172 000 kyats chacune. Et là, il faut savoir que les plus gros billets
sont de 1000 kyats – ça fait des sales grosses piles à compter. Donc
je m'installe première, cachée à l'abri des regards, pour compter
l'argent avant de donner mes dollars américains, comme il est
conseillé. C'est bon, 172 000 exactement. L'homme prend ma pile pour
un instant – et moi, je sais car j'ai bien lu le Lonely Planet qu'il
faut faire attention car ces hommes sur le marché noir sont très doués
pour s'en mettre dans les manches, alors je le regarde de très près et
reprends vite ma pile après quelques secondes, tout est beau. Je lui
donne mes deux billets de 100$, et là, autre abomination, l'homme
s'agite : « HB, HC, no : this note no good ». Quoi? HAHA!! Il me dit
que les billets AVEC UN CERTAIN CODE ne peuvent être acceptés!!! Alors
là, j'ai mon voyage : j'ai bravé le water festival et réussi à
préserver mes billets parfaits étincelants, et POUR UNE FOIS que j'ai
des billets parfaits, tu me dis que vu qu'il est écrit « HC » dessus
tu n'en veux pas!?! Grrrrrr, l'envie d'étrangler quelqu'un me prend,
mais l'homme me rassure et me dit qu'ils sont acceptés quand même –
seulement, à un taux moins bon. Ah!!! Une autre affaire. Ok, bon,
correct, je repars avec 170 000 kyats en main. Ou du moins, c'est ce
que je pensais.

De retour à l'hôtel le soir, Lê-Anh et moi recomptons nos piles
énormes de kyats… et, surprise surprise!!! Devinez quoi – l'enfoiré a
réussi à nous voler 35 000 kyats CHACUNE. Nous avions bien compté nos
piles, plusieurs fois même, et il les avait reprises quelques secondes
seulement, et MÊME si je l'observais de très près durant ces quelques
secondes et MÊME si j'aurais juré que rien ne s'était passé, comme par
magie, il a réussi à nous soutiré 35 000 chacune. Nous sommes jour 1
au Myanmar, et déjà tous ces obstacles face à l'argent se sont posés
devant nous, et on se dit : « Mais comment est-ce qu'on va réussir à
passer un mois complet ici??? »

On voulait retourner voir le gars, lui faire une scène pour au moins
le faire suer un peu, même si on savait bien qu'avec un échange
illégal et non-officiel comme ça, les chances de revoir notre argent
étaient minces… Eh bien croyez-le ou non, quelques jours plus tard,
nous sommes repassées par là et à peine avions nous commencer à le
sermonner, il s'exclama : « Yes, yes, 35 000, you forgot here, I keep
for you! » Pffff, c'est ça ouais, comme si on avait pu échapper 35 000
kyats exactement… C'est n'importe quoi, il nous manquait 35 000
chacune, et jamais il ne nous a redonné les 70 000, mais on a quand
même retrouvé la moitié de ce qu'il nous avait volé!!

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Alors voilà pour nos aventures sur l'argent jusqu'à maintenant... Bon,
c'est une drôle de façon de commencer sur le Myanmar, c'est vrai - je
ne vous ai même pas encore parlé du pays en tant que tel, que je vous
jette toutes mes frustrations dessus d'un coup!! Disons que toute
cette aventure fut, pour nous aussi, notre première impression du
pays… mais jusqu'à maintenant, je n'ai aucun doute sur le fait que ce
sera le seul aspect négatif de notre voyage! THIS COUNTRY ROCKS!!!

Je vous en donne des détails bientôt :)

Thursday, April 14, 2011

Arrivée au Myanmar!

Juste un petit mot pour dire que je suis arrivee au Myanmar!!! Ca a l'air incroyable ici jusqu'a maintenant... Mais, petit hic, c'est vraiment pas facile aller sur internet! Les sites de blogue sont habituellement tous bloques - mon hotel en ce moment a trouve un moyen de les acceder, mais c'est tres lent. C'est pour ca que les billets sur le mariage n'ont pas de photos encore, boohoohoo! Tout ca pour dire, je vais faire mon possible, mais ne soyez pas surpris si dans le prochain mois je poste moins souvent et s'il n'y a pas de photos!

Je vous ecris bientot :)

Bisou!!

Gab

INDIA: Love & Hate Relationship

Et voilà! Vient de se terminer un autre épisode de mon voyage. Je ne m'attendais jamais à m'attacher autant à l'Inde, et je dois vous avouer, partir de ce pays me rend un peu nostalgique! C'est vraiment spécial ce qu'on vit en Inde : c'est tellement un pays d'extrêmes que ça nous fait simultanément ressentir des sentiments opposés, autant positifs que négatifs. Et après mûre réflexion, je crois que la meilleure façon de décrire la relation d'un voyageur avec l'Inde est celle d'un  « love and hate relationship ». Lê-Anh et moi nous sommes passées la remarque au cours de notre voyage, et depuis, nous ne cessons de faire la comparaison. Nous avons des phases où nous sommes aveuglées par l'amour, où nous nous sentons euphoriques tellement tout autour de nous semble fantastique, et nous aurions juste envie de prendre l'Inde dans nos bras et de lui dire qu'on l'aime ; puis tout crash d'une seconde à l'autre lorsque tout à coup, un événement après l'autre nous font sentir tellement de haine profonde qu'on aurait envie de frapper l'Inde dans les couilles. Et dans les deux cas, on se met à crier tout haut : « Indiaaaa! », seulement d'un différent ton d'une fois à l'autre!

 

Pour boucler ce chapitre, j'ai donc pensé faire un petit retour sur mon expérience, en vous montrant ce qui me fait sentir ces deux types d'émotions extrêmes pour l'Inde…


 

What makes me HATE India :


·         Les odeurs horrrrribles qu'il y a : Partout dans les rues, il y a des odeurs INSUPPORTABLES de poubelles moisies qui ont été chauffées au soleil toute la journée, ou d'autres intenses d'excréments qui nous montent au nez… ça lève le cœur.

·         La saleté : Il faut le dire, l'Inde, ce n'est pas propre. Les montagnes de déchets couvrent le sol dans les rues, les toilettes sont infectes… Une fois, j'ai eu le malheur d'avoir une intense envie de pipi lorsque j'étais à la station d'autobus d'Ajmer. C'est vraiment parce que je n'avais pas le choix que je suis allée, parce que je n'ai JAMAIS vu quelque chose d'aussi dégueulasse : un pouce de pipi couvrait le sol à la grandeur de la pièce, les cabines de toilettes en tant que telles étaient couvertes de m**** (à terre et sur les murs), deux enfants faisaient leurs besoin à terre devant moi quand je suis arrivée (même pas dans une cabine car elle étaient trop dégueues), il y avait un immense nuage de mouches qui envahissait toute la pièce… et je ne vous parle pas de l'odeur!

·         La pollution : À Mumbai, après quelques jours, ma gorge me piquait tellement l'air était pollué. C'est à un point où des fois, en autorickshaw, on a l'impression de respirer directement dans la bouche d'évacuation des voitures. On mouche noir. Lê-Anh avait une conjonctivite parce que ses verres de contact réagissaient mal à la pollution. Notre peau devient toute bizarre, genre un mélange de sèche et huileuse et boutonneuse (je n'ai jamais eu autant de boutons de ma vie – quoique ça doit être dû aussi à la chaleur…)

·         La chaleur : Il fait tellement chaud et humide, et en plus, en tant que femme, on doit être habillées en pantalons et couvrir nos épaules… Les jours de voyagement, quand on doit se squeezer dans l'autobus déjà plein avec tous nos sacs sur le dos, c'est poche.

·         Être malade : Je vous l'ai dit, personne n'y échappe ici. Et non seulement ça frappe tout le monde, et fort, mais ce sont les PIRES conditions pour être malade : la chaleur, les odeurs, la saleté, le monde partout, le bruit… horrible!!

·         L'inefficacité ou l'illogisme total : Quand il arrive des événements du genre, manquer son train parce qu'il était écrit la mauvais plateforme sur l'écran et qu'il n'y avait personne pour nous le dire et que le microphone ne fonctionnait pas et que tout le monde nous disait une autre plateforme qui n'était même pas la bonne, c'est frustrant. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres!

·         Se faire harceler : On se fait solliciter de tous bords tous côtés dès qu'on marche dans la rue, que ce soit par les chauffeurs de taxi qui nous suivent en nous demandant où on va et essayant de nous faire croire qu'on a besoin d'un taxi parce que l'endroit où on va est supposément à 15 km (quand il est à 500m.), ou par les vendeurs de gogosses qui tentent de nous convaincre de l'utilité de leur truc inutile… Puis lorsqu'on dit non ou qu'on les ignore, ils nous font sentir mal avec toutes sortes de techniques de manipulation…

·         Se faire harceler jusqu'à épuisement : Une fois, Lê-Anh et moi étions tranquillement assise à l'extérieur d'un musée, lorsque nous nous sommes faites entourées par une dizaine d'enfants pauvres, qui nous demandaient pour du « money, chocolate ». Ils commencèrent tranquillement, et peu à peu, ont haussé le ton, et bientôt les dix nous criaient « money!!! Chocolate!!! » par les oreilles en nous tirant par le bras, SANS ARRÊT. Je veux dire, quand ça fait 23 fois qu'on dit non, get the point! Bref, on est devenues tellement irritées qu'on s'est mises à jouer à leur jeu, et à leur crier « money chocolate » en les chatouillant, ahahah.

 

 

What makes me LOVE India :


·         La beauté du pays : L'Inde est un pays tellement diversifié et magnifique… Les plages superbes de Goa, les ruines magiques de Hampi, les déserts du Rajastan, les montagnes de l'Himalaya… Ce sont tous des décors à couper le souffle qui nous font aimer la vie.

·         Les prix : La vie ne coûte RIEN. On se loge pour 3$, on mange pour 2$, on prend un bus de 10h pour 6$, on achète bijoux, vêtements et tous les souvenirs possibles pour des prix ridicules… tout est tellement accessibles, on adore ça!

·         La bouffe : Mmmmm j'en salive rien qu'à y penser, mais ce qu'on a bien mangé!!! Les currys, les currys, les currys… je vais m'en ennuyer!

·         La bonté des gens : Les gens sont telllllement gentils en Inde. Ils ont la générosité et l'ouverture aux autres naturelle : lorsqu'on est dans la rue et qu'on demande une indication à quelqu'un, c'est automatique, il y aura un rassemblement de 3, 4 ou 5 autres personnes autour dans le temps de le dire, simplement parce qu'elles veulent essayer de nous aider aussi. À la station de train, le fameux jour ou on avait manqué le nôtre, tout le monde autour de nous essayait de se renseigner pour nous aider, allait demander à un ami qui travaille au comptoir de nourriture voir s'il saurait, bref même si leurs sources se sont avérées être mauvaises, l'intention était toute là!

·         La fascination et l'ouverture des gens envers les touristes : C'est tellement fou de marcher dans la rue et d'entendre des groupes d'enfants nous crier « Hello! Hello Madam! How are you! » et de tous les voir nous envoyer la main, tout excités de voir des occidentaux! Les Indiens sont vraiment fascinés envers les étrangers, et veulent juste en savoir plus sur la culture des touristes, peu importe d'où ils viennent. Les gens nous approchent dans la rue pour nous parler, tout simplement pour pratiquer leur anglais et pour en apprendre sur notre pays. Quel bon feeling!

·         Les voyageurs : Les autres voyageurs qu'on rencontre en Inde sont vraiment cool. Honnêtement, on a tellement cliqué avec tous ceux qu'on a rencontrés! Daniel et Omer, Vilmos et Jony, pour ne nommer que ceux dont je vous ai parlé. Il faut dire que pour voyager en Inde, il faut être assez ouvert d'esprit et relax, et tout le monde semble avoir cet esprit-là. C'est vraiment facile de rencontrer du bon monde!

·         Les célébrations : Les Indiens SAVENT fêter. Qui aurait pu inventer un festival aussi cool que le Holi!! Les couleurs partout, tout le monde heureux dans les rues en train de danser… Et qui d'autre saurait mieux célébrer un mariage qu'eux! La danse, la musique, les couleurs, les habits, la bouffe,… Ce furent deux événements ou littéralement, Lê-Anh et moi nous prenions par les épaules en se criant : I LOVE INDIA!!! Ils sont gravés dans ma mémoire à jamais!

·         Et je dois reparler des gens… Nilesh et sa famille nous ont accueillis comme des frères, ce fut vraiment unique comme expérience d'être dans leur famille.

 

Bref, comme vous voyez, l'Inde nous fait vraiment passer à travers des émotions contradictoires!! Mais en bout de ligne, ce qui reste en mémoire, c'est le BON… J'y retournerai plusieurs fois, je n'en doute pas une seconde!

JOUR 4: MARIAGE

Nous voilà au dernier soir, celui du mariage officiel. Et même si la réception de celui-ci a la réputation (méritée) d'être plus plate, le bout qui la précède est un des plus le fun. Ce qui se passe, c'est que le marié – qui ressemble à un sultan, habillé d'un turban et d'un habit traditionnel – est à cheval, et tout son côté de la famille le suit pendant quelques kilomètres à travers la ville, à danser comme des déchaînés au son de la fanfare qui suit. Magique!! Nous, on est arrivés un peu en retard, ce qui est malheureux d'une certaine façon, mais en même temps ça a fait qu'on avait de l'énergie pour 10 tandis que les autres commençaient à se fatiguer – on a donc redonné du pep à la famille qui nous voyaient se défouler comme des malades! Vraiment trippant!

Ce qui a suivi était intéressant à regarder, et en même temps ça faisait tellement se sentir mal pour les mariés… Dites-vous, eux ça faisait 4 jours de suite qu'ils dormaient à peine, qu'ils devaient se lever tôt parce qu'il y avait des trucs organisés pendant le jour aussi, se coucher tard car ils devaient être les derniers présents, et qu'ils avaient toute la pression et tout le stress du mariage… Bref, une des activités était qu'ils étaient assis sur un genre de trône sur une estrade, et qu'ils devaient saluer CHAQUE invité : tour à tour, tous les invités allaient sur l'estrade en petits groupes, parler aux mariés un peu et prendre une photo avec eux. L'idée est bonne, mais considérant l'état dans lequel ils devaient être, ça devait être dur de continuer à sourire! En plus, Shafali portait une robe qui à elle seule pesait plus de 20 kilos, car elle carrément plaquée de métal doré… sans mentionner le paquet de clochettes dorées longues d'un pied qu'elle portait à chaque poignet, plus ses gros bijoux, pfff… Elle en avait du mal à bouger!! Elle était belle à en couper le souffle, par exemple…

Le tout fut suivi de la réception dehors, incluant encore évidemment un buffet succulent. L'attention est sur le rassemblement de sofas du fond, entourés de voiles faits de guirlandes de fleurs, où la cérémonie du mariage a lieu guidée par un homme religieux. Cette cérémonie dure plus de deux heures, et les mariés ne semblent pas trop comprendre ce qu'il se passe – c'est l'homme spirituel qui guide le tout et leur dit quoi faire. Le tout est fait dans une ambiance très relax, tout le monde parle autour d'eux et il n'y a pas de problème. Les mariés sont même parfois pris d'un fou rire tellement ils sont fatigués, ou lorsque Pramod se trompe et se béni lui-même au lieu de bénir Shafali! Le rire qui se répand rapidement vers la foule, haha. Les rituels impliquent notamment d'allumer un feu, autour duquel les mariés doivent tourner 7 fois, attachés l'un à l'autre par un voile rose. Et puis… voilà, ce fut finit! Les mariés furent mariés, après 4 beaux jours de fête.


Pour nous, la fin du mariage voulait aussi dire l'aurevoir avec les gens incroyables qu'on a eu la chance de côtoyer durant les 4 derniers jours!! En particulier Nilesh et Nikhil : on ne s'attendait jamais à créer des liens aussi forts avec eux en si peu de temps, mais à vrai dire, ce fut très triste de se dire aurevoir! Val allait continuer à voyager seule dans le nord de l'Inde, Alex repartait aussi de son côté, et Lê-Anh et moi partions le lendemain pour le Myanmar… Mais ce n'est que partie remise : on s'est dit qu'on devait absolument revoir Nilesh et Nikhil, que ce soit à Montréal, en Inde, ou pour un prochain mariage indien!

JOUR 3: DANSE!

C'est ce soir le grand soir : pas celui du mariage en tant que tel, mais celui qui est supposément le plus le fun, où tout le monde danse et où tout le monde porte leur plus beau costume indien. Incluant nous!! Encore une fois, nous avons eu recours à la garde-robe de la sœur de Nilesh – nous lui en devons une, à celle-là! Comme c'est beau de voir tout le monde habillé chic… Les hommes ont un genre de chemise longue jusqu'aux genoux, avec un collet droit (pas replié) et du détail autour, des pantalons bouffants et des genres de babouches… trop classe. Les femmes ont des saris superbes de toutes les couleurs, qui scintillent de détail doré ou argenté, et leurs plus beaux bijoux. Elles ont aussi toutes du henné sur les mains, qu'elles se sont faites faire ensemble cet après-midi – apparemment que dans un mariage habituel de 9 jours, il y a toute une soirée consacrée à ça.

La soirée se déroule dans la salle de réception d'un hôtel chic, où il y a une piste de danse au milieu et deux chaises qui ressemblent à de vrais trônes d'où les mariés peuvent admirer la scène. Encore une fois, des serveurs passent avec des bouchées succulentes et un buffet nous attend pour la fin de la soirée.

Et le spectacle commence : du côté de Pramod, donc de Nilesh, 12 danses ont été préparées. Douze!! Il y en avait moins du côté de Shafali, mais quand même, c'est tout une tâche pour les familles que de préparer ça – tâche qui en a valut la peine, le résultat fut superbe! Une chorégraphie présente les cousins ensemble, une autre une tante et une cousine, une autre deux parents et leur enfant, une autre deux enfants… c'est tellement beau à voir!!! Tout le monde a beaucoup de rythme, la musique est bonne, tout le monde rit et s'amuse… Et vient le moment où nous participons! La famille a décidé de nous faire embarquer à la fin d'une des danses avec les cousins, où en gros on fait juste tourner en rond et se défouler au son de la musique… Tout le monde crie et nous encourage, c'est un super beau moment! On va se récompenser tous les cousins ensemble au open bar, woohoo!

Après s'être bien gavés au buffet, on décide de sortir encore une fois à Lap – pour une soirée un peu moins active pour moi, tout cet alcool et ce manque de sommeil et cet abus de bouffe indienne commençaient à me taper… Mais ce fut en gros une super bonne soirée, couronnée d'un autre événement improbable. Depuis le tout début qu'on est en Inde, on a remarqué une star de Bollywood qui est absolument PARTOUT : annonces de vêtements, de boxers, de produit pour laver les vêtements, de nourriture, d'émissions de télé, de films… Carrément, lorsqu'on était à Mumbai, il nous arrivait souvent de le voir, au même moment, sur deux immenses panneaux publicitaires non loin l'un de l'autre, et en même temps sur des annonces plus petites sur des lampadaires, et sur des auto-rickshaws qui avaient collé sa photo dans leur fenêtre… Je vous jure, ce Sharuh Khan, c'est l'idole nationale! C'est super drôle d'ailleurs, parce que peu importe l'annonce qu'il fait, il a toujours la même face : ce genre de regard sérieux et provoquant, avec les lèvres collées ensembles un peu proéminentes, le pout typique d'un modèle… Une des photos que j'avais vue de lui collée sur un auto-rickshaw, avec toujours sa même face, avait comme enseigne : « Take me to a dream… », ahahaha! BREF, devinez qui était à Lap, ce troisième soir de notre mariage indien… nul autre que lui, le grandiose Sharuh Khan!!! Ça s'adonne qu'il est ben chummy avec le proprio, et qu'il était là ce soir-là… Non mais sérieusement, arrêtez-nous ça!!!

JOUR 2: SOUPER & CLUB

Le deuxième soir fut plus relax que le premier : ce fut une réception chez un oncle de Nilesh, avec un grand buffet de tous les types de snacks indiens – très bon. Mais ce qui était plus le fun, c'est ce qui s'est passé avant et après.

Avant, il y avait une pratique de danse chez la tante de Nilesh. Parce que demain, ce sera la soirée où tout le monde danse pour les mariés : il y a toujours un soir dans les mariages indiens où les gens font des chorégraphies préparées à l'avance et font un spectacle devant tout le monde. C'est tellement le fun comme concept!! Donc là, ça fait plusieurs semaines que toute la famille se réunit et pratique les danses inventées par une chorégraphe qu'ils ont engagée – qui est une vraie perle, soit dit en passant. Quelle bonding experience que de faire ça en famille, je trouve! C'était vraiment cool d'être témoin d'une de leur pratique, tous ensemble, à rire et à s'encourager, et à bouger au rythme de cette musique de Bollywood super rythmée… wow. 

Et ce qui s'est passé après, c'est qu'on est sortis avec notre génération de cousins et amis. Premier stop chez l'amie Divia pour prendre un verre, comme il n'y avait pas d'alcool au souper! Sa maison ressemble à un palais royal : sa salle à manger à l'air d'être faite en or, ses sofas en argent, il y a un vase aussi grand que moi tout fait en marbre, l'alcool au mini-bar est du Johnny Walker black… ok, ouais. Puis, on sort au meilleur nightclub de Delhi, Lap : superbe endroit beaucoup trop classe, IMMENSE, et ultra exclusif!! Genre de place où on ne peut mettre le pied à moins de connaître quelqu'un qui connaît quelqu'un – Nilesh a dû faire quelques appels dans la soirée pour nous assurer l'entrée. Les portes d'entrée en bois massif sont trois fois hautes comme moi, le plafond est vraiment haut aussi, il y a un long bar tout illuminé avec une magnifique toile d'une princesse indienne derrière, des chandeliers éclairent la section lounge avec ses sofas style années '20… Dehors, tout un beau jardin où on peut s'assoir est éclairé par des dizaines de lanternes colorées… Qui aurait cru qu'on sorte dans un club aussi cool en Inde! On a carrément fait lever le dancefloor tous ensemble, au son de la musique qui était excellente, ça faisait longtemps que je n'avais pas dansé comme ça! Et là, autre témoignage de la chance incroyable qu'on a (je me fais chier moi-même) : le propriétaire, ça s'adonne que ça soit une star de Bollywood, apparemment le Brad Pitt de l'Inde si on compare la popularité… et il est là parmi nous, à spinner avec le DJ, à se promener dans la foule, à parler avec mes amis… Mais qu'est-ce qui se passe!!!

JOUR 1: PARTY

Nilesh nous avait dit que le premier soir était l'événement le plus relax : juste un petit party avec la génération plus jeune, au farmhouse de son oncle, rien d'officiel. On s'était donc habillés en bons backpackers qui essayent d'être propres, style pantalons et t-shirt... Haha, avoir su! Quand Nilesh nous a vus arriver comme ça chez lui en après-midi, il nous a dit quelque chose du genre : « Ouin… il faut que je vous emmène magasiner ». Haha. J'imagine que casual pour une bonne famille n'a pas la même définition que pour un backpacker... On a fini par se faire habiller par la famille : Alex a emprunté des pantalons du père de Nilesh, les 3 filles des robes de sa sœur. Métamorphose vite faite bien faite.

C'est quand on est arrivés au party qu'on a compris l'ampleur de la chose : le « farmhouse » de son oncle est en fait une gigantesque propriété, avec maison ultra moderne et magnifique en pierres. Il y a un tapis rouge à l'entrée du terrain, de l'éclairage rouge sur les sofas autour qui nous fait sentir comme si on était dans un lounge sophistiqué, une piste de danse au milieu dont le plancher éclaire par lui-même, des danseuses de bellydance style indien et des poledancers ukrainiennes qui se donnent en spectacle… Ouaaah!!! Les meilleurs bartenders de Delhi s'affairent derrière le superbe bar surélevé, et nous offrent une liste de cocktails plus délicieux les uns que les autres… formule open bar bien sûr (je vous rappelle que Lê-Anh et moi n'avons pas bu depuis 2 mois… vous pouvez vous imaginez notre extase!). Des serveurs passent avec des bouchées qui sentent – et goûtent! – le ciel : poulet épicé qui fond dans la bouche, poisson savoureux, galettes de pommes de terre aux épices indiennes… C'est sincèrement la meilleure bouffe indienne que j'aie mangée en Inde (ce qui n'est pas peu dire)!!! Il y a tout un immense buffet de nourriture indienne en plus – dont la qualité égale celle des bouchées : digne des dieux –  où les gens se servent supposément seulement vers la fin de la soirée, donc 1-2h du matin, après avoir bien dansé (on aime tellement mieux ça comme snack de fin de soirée que notre McDo ou falafel habituel!). On était TELLEMENT excitées et euphoriques à voir tout ça, on avait un immense sourire plaqué au visage toute la soirée!!! Et on se demandait juste : Mais comment ça se fait que NOUS on a la chance de vivre ça???

Le plus incroyable, c'est que la famille nous accueille tellement bien : tout le monde vient nous parler, nous pose des questions, nous dit à quel point ils sont heureux que nous soyons au mariage (on a rencontré Nilesh aujourd'hui!!!). Et vient le moment de danser comme des fous sur de la musique indienne : comme c'est défoulant!!! Les Indiens adorent danser, et c'est tellement le fun de les voir se laisser aller, sans aucune inhibition. On s'est fait bien du fun avec Nilesh et son cousin Nikhil! Sans oublier l'épisode de Val qui danse sur le bar avec le beau bartender indien, hahaha!

Ah oui, détail : j'oubliais de parler des mariés. Eh bien en plus, ça s'adonne que les mariés soient deux êtres tout droit descendus des cieux – Pramod est un TRÈS bel homme, sympathique en plus, médecin aux États-Unis, et Shafali est absolument ravissante, elle ressemble à un croisement entre une princesse perse et la chanteuse Aaliyah… WOW. En posant des questions sur ces deux beautés, on apprend que c'est en fait un mariage arrangé, et qu'ils se sont rencontré il y a 2 mois seulement! Lui a 40 ans et elle 32, et apparemment ça faisait des années que leurs parents faisaient des recherches… Mon dieu, que c'est un autre monde.

Bref, la première soirée nous a carrément jetées à terre! On n'en revenait pas comment c'était fou!

Un mariage indien!!!

J'veux pas vous faire chier, mais Lê-Anh et moi, on est sérieusement
mardeuses. C'est fou de penser aux opportunités sur lesquelles on
tombe des fois, juste à cause de pures coïncidences! Après plus de
deux mois fabuleux passés en Inde, à vivre des expériences incroyables
et à rencontrer des gens qu'on adore, ça s'est adonné que pour nos
quatre derniers jours, on se fasse inviter à un mariage indien. Et je
ne sais pas si vous le savez, mais les mariages indiens on la
réputation d'être incroyables : ils durent plusieurs jours et ils y
mettent vraiment le paquet.

Comment ça s'est fait, c'est en fait que Val Laforge, une de mes amies
du HEC, s'adonnait à être en Inde en même temps que nous. Elle
visitait à Delhi un ami indien rencontré pendant son échange à
Singapour, et lui, Nilesh, ça s'adonnait que le cousin de sa mère se
mariait dans les mêmes dates. Val a été invitée, et a donc demandé si
Lê-Anh et moi pouvions venir aussi, ainsi que son ami Alexandre avec
qui elle voyageait. C'est ainsi que 4 Québécois sont atterris dans un
mariage à Delhi, à vivre l'expérience la plus trippante au monde!!!

Parce qu'en plus, ce que vous ne savez pas encore, c'est que Nilesh,
ça s'adonne qu'il soit pas mal big shot. Son père est un cardiologue
connu en Inde, et ils sont donc assez aisés : ils ont deux servants,
un chauffeur, vous voyez le portrait. Mais en plus, le succès semble
être contagieux dans la famille élargie : tout le monde semble être «
le meilleur » ou le « top 3 » de sa profession en Inde… Que ce soit
des juges, avocats, médecins ou politiciens, ils sont tous reconnus
nationalement dans leur domaine. Bref, même juste avec ce qu'on savait
dès le premier abord, le mariage s'annonçait pour être pas mal : on
allait pour la première fois être en contact avec la haute société de
l'Inde.

Mais plus que ça, ce qui a vraiment fait le mariage pour nous,
c'étaient les gens. Quelle BELLE famille, accueillante et dévouée!
Tout le long, Nilesh nous emmenait partout en voiture, nous rendait
service, faisait tout pour nous faire sentir chez nous. Sa mère – qui
est soit dit en passant une femme superbe : tellement une belle
présence et une belle mentalité – nous passait des vêtements de sa
fille, nous invitait à se servir de souliers et de maquillage, nous
servait à manger à n'importe quelle heure… Bref, on se sentait
vraiment à la maison avec eux.

Ce qu'on savait à l'avance sur le mariage, c'est que ça durerait 4
jours. On avait aucune idée de ce qui se passerait vraiment, mais
Nilesh nous avait dit vaguement que les deux premiers jours étaient
des partys plus casual, que le 3e jour était l'événement le plus
intéressant à vivre culturellement, et que le 4e était le mariage à
proprement parler. D'ailleurs, quand je lui ai passé la remarque que
c'était donc bien cool que les mariages durent 4 jours en Inde et que
ça devrait être pareil pour nous, il me répondit que celui-ci était en
fait un mariage plus court que d'habitude, et qu'ils duraient
normalement 9 jours. PAAAHAHA!!! Mon dieu, qu'ils aiment fêter ces
Indiens! Mais ils doivent être complètement détruits (je parle de leur
foie et de leur portefeuille) après 9 jours de mariage!!

Alors voici un aperçu de nos « courts » - mais oh combien substantiels
- 4 jours de mariage indien…

Monday, April 11, 2011

Mmmm... La bouffe en Inde.

AH!!! Quel délice que la bouffe en Inde… Je ne vous en ai même pas parlé encore, juste parce qu’il y a tellement à dire que je ne savais pas par où commencer – honnêtement, on pourrait faire un doctorat sur les innombrables currys et street-snacks qu’il y a ici. On croît connaître cette cuisine parce qu’on mange du poulet au beurre et du poulet korma, et peut-être quelques autres plats, mais ça n’est pas ça du tout… On n’a même pas idée de toute la variété de plats culinaires servis dans ce pays avant d’y avoir mis les pieds. Alors bref, je ne vais pas me mettre à vous faire la liste de toutes les recettes, mais je vais essayer de vous dresser grosso modo un portrait. J’ai essayé d’inclure les prix pour vous rendre un peu jaloux… et désolée pour les photos, je n’en ai pas tellement malheureusement!


LES CURRYS

Le mot « curry » ici désigne de façon très large n’importe quel plat en sauce, ou plat mijoté. Et en Inde, ceux-ci consistent en la grande majorité de la cuisine. Mais ce qui est fou avec les currys, c’est que chaque plat est un mélange tellement complexe d’épices qu’on ne sait même pas mettre le doigt sur ce que ça goûte. Ça goûte juste BON – et c'est un sacré party pour nos papilles. Quand on demande à un serveur ce qu’est exactement tel ou tel plat, il ne sait jamais vraiment dire lui-même… il peut dire quel type de légume ou de viande, et vaguement de quelle couleur la sauce est, mais personne d’autre que le chef ne sait exactement ce que c’est. D’ailleurs, ça semble varier beaucoup de chef en chef – un korma n’est jamais pareil de place en place, ni l’est un tikka masala ou même un bon vieux vegetable curry. Les termes semblent assez larges, et ils peuvent se permettre une certaine liberté au niveau des épices.

Un des currys qu’on aimait bien est le paneer butter masala… Du paneer, c’est un fromage à une consistance similaire à du tofu, coupé en carrés. Ça absorbe tout le goût de la sauce dans laquelle on le met et ça devient vraiment tendre, c’est tellement succulent… Surtout dans un plat comme le paneer butter masala, dont la sauce est super épaisse et riche, et comme une explosion de saveurs de cumin, tomates, oignons, ail, piments forts et dieu sait quelles autres épices qui ont mijoté ensemble toute la journée… Des fois, on voyait même une noisette de beurre encore en train de fondre sur le dessus lorsqu’on recevait… cochon!!

Et le pire dans tout ça, c’est qu’on mange cette nourriture incroyable pour un rien… Un plat de curry coûte en moyenne entre 0,80$ et 1,80$ au restaurant, et c’est en masse pour une personne!! On aime l'Inde...


Ceci est un thali: un plat qui sert généralement 2 types de curry et 1 dal (soupe de lentille), servi avec riz et pain, et parfois yogourt et dessert également... le tout pour environ 1,80$.


NORD VS SUD

Une des raisons de la grande variété de plats indiens est le fait que chaque état a ses propres spécialités: dans chaque région où on arrive, il y a tout un nouvel éventail de plats typiques qui s'offrent à nous. Mais, malgré ces spécialités propres à chaque région, on différencie de façon générale la cuisine du nord et du sud de l’Inde. La nourriture du sud comporte généralement des sauces à la noix de coco : le masala dosa (moins d’un dollar), par exemple, est un genre de longue crêpe croustillante, roulée avec un mélange de patates et d’épices au milieu, le tout qu’on trempe dans un chutney à la noix de coco et une sauce épicée. Le mélange du sucré et crémeux du chutney de noix de coco, de l’épicé de la sauce puis du salé et relevé du mélange de patates est tout simplement divin…

STREET FOOD


Les Indiens sont forts sur les snacks vendus dans la rue – encore une fois, le choix ne manque pas. Le bon vieux samosa remporte définitivement le trophée selon moi : genre de boule triangulaire (!?), faite d'un mélange de patates, de lentilles et d'épices à l’intérieur, parfois même de noix et de raisins secs, le tout enrobé d’une épaisse pâte frite. Ils sont assez gros (deux samosas sont suffisants pour un lunch pour moi) et servis chauds – comme c’est bon de croquer dans cette pâte encore chaude et légèrement croquante et de goûter au mélange savoureusement relevé à l’intérieur, de tomber de temps en sur le croquant d’un cachou ou le sucré d’un raisin sec… c’est le snack parfait!! Et ça coûte 0,15$ chacun…

Un street snack typique de Mumbai est le bhel puri (0,25$), qui consiste en un étage de craquelins frits, par-dessus lesquels on met un mélange de tomates, d'oignons, de coriandre, de patates, de riz soufflé et d’arachides, puis on verse une sauce verte épicée et une autre rougeâtre sucrée dessus. Comme d’habitude, le mélange de goûts et de textures est incroyable : le croustillant des craquelins, des arachides et du riz soufflé contrastant avec le mou des patates cuites; puis le salé des craquelins, mélangé avec l’épicé et le sucré des deux sauces, et le goût frais de la coriandre et des tomates fraîches… Toutes nos papilles sont satisfaites!!


Moi qui mange mon premier bhel puri


LES PAINS

Vous croyez qu’il n’existe que le fameux pain naan dans la cuisine indienne? Oh que non! Le naan est ce pain chaud et moelleux, absolument fabuleux qu’on connaît des restos indiens à Montréal (et sans doute dans le reste du monde), mais on en sert plusieurs autres en Inde, qui sont tout aussi – sinon encore plus – exquis.

Le chapati est probablement aussi populaire que le naan chez les locaux : il est plus mince, un peu comme une crêpe mais plus consistant, et quasi élastique – quelle belle texture. Il est petit et rond, contrairement au naan qui est habituellement allongé, des fois triangulaire et beaucoup plus gros. 

Le roti est, je dirais, un genre de mélange entre le naan et le chapati côté texture, à moins qu’on le serve exactement comme le chapati comme dans certains restos, et il est rond.

Le paratha est un pain fourré soit aux patates, aux légumes, au fromage ou aux oignons. Il est  rond et comme une crêpe épaisse, moelleux et chaud à l’intérieur mais légèrement croustillant à l’extérieur car il est poêlé, tellement bon! Celui aux patates est incroyable : les patates sont en fait pilées, et donc l'intérieur est encore plus chaud et moelleux… miam.

Il y a aussi le pappad, qui est comme une très mince crêpe croustillante, presque comme une chip fine, et a un goût salé et très relevé. Je crois qu'il y a du cumin et quelques herbes dedans. Bref, comme vous voyez, c’est facile de mettre de la variété dans notre repas même juste en changeant de pain!! Et si on se sent un peu plus cochon, on peut demander chacun de ces pains avec du beurre dessus, qui fond instantanément et devient tout coulant… Miam!

LA NOURRITURE TIBÉTAINE

À cause de l’influence tibétaine dans le nord de l’Inde, on y retrouve plusieurs restos tibétains, de même que dans le reste du pays. Et c’est tellllement bon. Le plat qui gagne sans doute la palme d’or parmi tous les voyageurs sont les momos : ce sont en fait tout simplement des genres de dumplings, fourrés soit au fromage et épinards, aux légumes, au mouton ou au poulet. Pour être honnête, je ne sais même pas comment ça se fait que ce soit si bon – c’est tellement simple, après tout – mais c’est absolument délicieux!! La pâte est super élastique et moelleuse, et on les trempe dans une sauce soya ou une sauce épicée ou les deux… mmmmm. On peut même, pour les obsédés comme moi, en faire un dessert et commander des momos au chocolat! Hihihi…

La thantuk est la soupe typiquement tibétaine, et lorsqu’on est dans l’Himalaya et qu’il fait froid, c’est vraiment la meilleure chose du monde. C’est une soupe aux nouilles larges et plates (presque carrées), au bouillon relativement clair auquel on ajoute sauce soya et/ou épicée (malheureusement je pense que j’aime mieux la version pas-si-tibétaine de la thantuk, dont le bouillon est plus épais et plus relevé), avec soit des légumes, du mouton ou du poulet… du bon vrai comfort food.


La meilleure thantuk que j'ai mangée en Inde... version bouillon plus épais


LE LIQUIDE

Certains breuvages en Inde ont changé ma vie (quel gros statement Gab! Je sais… mais c’est vrai). Lorsqu’on venait d’arriver à Mumbai par exemple, pas encore habituées à cette chaleur étouffante, et qu’on a commandé un lemon soda pour la première fois, ça a changé notre vie. C’est tout simplement de l’eau pétillante avec du jus de lime frais – mais c’est LA chose qui étanche le plus la soif. Surtout avec la chaleur et toute la bouffe indienne qu’on mange (qui est super salée et riche, ce qui déshydrate dans le temps de le dire), on s’en enfilait souvent deux à chaque repas. Attention par contre, si vous ne le précisez pas, ils ajouteront peut-être du sucre – ou même du sel!! (Mais qui voudrait un soda salé???) 


Un lemon soda qui s'excite...!
Le soda water est anormalement pétillant en Inde, et voilà ce que ça donne!!

Le thé indien aussi, typiquement masala chai (masala voulant dire épicé, et chai voulant dire thé), est excellent. Il est fait de thé noir, d’un mélange d’épices incluant de la cardamome, de beaucoup de lait (parfois près de la moitié est du lait!) et de beaucoup, beaucoup de sucre! Les Indiens ont vraiment la dent sucrée… Il faut encore une fois le préciser si vous préférez ajouter le sucre vous-mêmes. Malheureusement, je me suis vite habituée à leur façon de faire…!

Un autre thé que j’adore est le ginger lemon honey – le remède ultime lorsqu’on a un petit rhume. Il y a carrément des bâtonnets de gingembre dedans, que je mangeais au complet lorsque j’étais malade… ça remet vite su’l piton.

Les lassis sont aussi délicieux ici – ce sont des milkshakes au yogourt (ou au curd, plus précisément) et généralement aux fruits. Super bon pour la santé, et tellement bon au goût aussi. Dans les régions où il y a moins de fruits, les restaurants le servent plain, ou juste sucré ou salé – encore une fois, mais qui voudrait un milkshake au yogourt salé???

D’autres types de milkshakes qui sont typiques d’ici sont celui à la rose, et ceux aux noix comme aux pistaches ou aux amandes. Ils sont tous excellents, quoiqu’évidemment très riches et très sucrés!!

Alors voilà en gros pour la bouffe… Plusieurs croient fermement que c’est la meilleure nourriture du monde, et je crois que c’est défendable – mais comme vous pouvez voir, ce n’est définitivement pas la meilleure pour la santé!! Mais même en le sachant, on l’oublie rapidement dès la première bouchée

Manali

Encore dans l’Himalaya, Manali est un point de départ populaire pour faire du trekking. Seulement, étant plus en altitude que McLeod, il y fait beaucoup plus froid et les treks étaient encore tous enneigés au moment où on y était – il nous aurait fallu un équipement d’expert pour partir en randonnée quelques jours. On a donc trouvé un excellent compromis et on a fait l’activité la plus trippante au monde : une journée de hiking et de snowboard dans l’Himalaya!!! (Ça sonne pas mal quand même!) Quelle expérience…

Nous étions Lê-Anh, moi, Vilmos (un Allemand) et Jony (un Argentin) – le quatuor de l’enfer. Les quatre ensemble, on a le genre de chimie qui est rare de trouver avec des gens rencontrés en voyage – on clique tellement qu’on oublie qu’on se connaît depuis quelques jours seulement. Que de bons moments passés ensemble!

Bref, on s’est embarqués dans cette aventure tous les quatre, accompagnés de notre guide Ravi. Et je dois vous dire, ce fut un petit exploit! Déjà, on devait se lever à 4h du matin (après s’être couchés à 1h…). Mais ce n’est pas n’importe quel 4h du matin! Je vous rappelle qu’on GÈLE à Manali – il faisait tout près du point de congélation la nuit, et il fait exactement la même température dans la chambre que dehors. On dormait avec tous nos vêtements les plus chauds, et 3 épaisseurs de couvertures… desquelles ce ne fut pas évident de se séparer!!

Et lorsque notre lift nous a déposés à un endroit un peu aléatoire sur la route, après une heure de conduite de Manali et donc déjà assez haut dans les montagnes, c’est là qu’on a compris dans quoi on s’embarquait… Style : c’était pratiquement un mur de neige qu’il fallait escalader, et ça a continué à être comme ça pendant 3h de temps, sans bout plat et sans pause sauf quelques petits 5 minutes pour souffler ici et là! Considérant qu’on avait notre planche sur le dos, nos grosses bottes de snowboard, et qu’on est allés jusqu’à 3600 m d’altitude donc que l’oxygène était plus rare, c’est tout de même pas mal. Je le sentais beaucoup d’ailleurs, qu’on était en altitude : mon cœur battait super vite et j’étais essoufflée au moindre effort.

Pour Ravi par contre, tout ça semblait un jeu d’enfants : il aurait monté et descendu la montagne 3 fois avant que je puisse atteindre le sommet… Il est le genre de gars énervant de même, qui est en forme comme 10 et qui gagne sa vie à emmener les gens faire du snowboard dans l’Himalaya…! Non mais honnêtement, il est sans doute l’Indien le plus charmant qu’on ait rencontré pendant notre voyage : beau bonhomme, amoureux du plein air, toujours souriant et rieur, il prend soin de ses clients et EN PLUS il fait de super bons lunchs… On adore rencontrer des gens comme ça ;) !! Je ne cessais de répéter à Lê-Anh qu’il ferait un excellent parti pour elle, mais malheureusement il ne semble pas avoir compris l’appel lorsque celle-ci lui dit, et je cite : « You’d make such a good dad! ». Il devait être déjà pris…

Et donc arrivés en haut, ne restait plus qu’à descendre… Wow, le feeling de faire du snowboard dans ce décor-là!!! Absolument PERSONNE autour, que nous 5, les montagnes au loin et de la neige à perte de vue… Incroyable. Ça m’a presque redonné le goût de l’hiver! Pour une journée au moins…

Bref, activité que je recommande à quiconque va à Manali et a déjà fait du snowboard quelques fois! Les vues sont à couper le souffle, c’est une expérience que je ne suis pas prête d’oublier!


On ne le voit pas si bien mais c'est Ravi!

 Avec Lele :)

En train de monter...

Jony, Vilmos et Lê-Anh... je n'avais pas de bonne photo des gars en snowboard alors pour que vous puissiez les voir!

La vue de notre chambre à Manali

Sunday, April 10, 2011

Les déplacements en Inde...


Un petit mot sur la frustration numéro un de voyager en Inde : les transports. Comment vous expliquer… Ok, de un, les distances sont généralement assez grandes à traverser entre les villes principales, donc le voyagement est nécessairement long. Mais, en plus de ça, c’est que même pour une courte distance, ça prend beaucoup plus de temps que ce qu’on serait habitués de calculer en Amérique du Nord : on oublie le calcul habituel de 100 km en 1h d’autobus. C’est plus, genre : 100 km en 3 à 4h d’autobus ou de train. Pourquoi? Ben, c’est qu’il n’y a pas vraiment d’autoroutes, ici. Ou du moins, elles sont très rares. Donc même lors d’un trajet fréquent entre deux villes principales, il y a de grandes chances que la totalité du parcours soit sur de petites routes de terre. Et en train, la raison du délai serait plutôt les arrêts : il ne serait pas étonnant de s’arrêter 45 minutes après une heure et demie de trajet, et que ça continue au même rythme le restant du voyage. Ah oui, et bien sûr, il y a toujours du retard par rapport à la durée planifiée déjà excessivement longue. Bon, ça c’était pour le temps de voyagement.

Mais à ça s’ajoute la qualité et les circonstances du moyen de transport. Par exemple, ce n’est jamais agréable de finalement arriver à son siège réservé dans le train, après s’être battu parmi la foule d’Indiens impatients à la chaleur pour pouvoir passer avec tous nos sacs, et de trouver des gens déjà assis à notre siège – après quoi ils acceptent de nous le céder, mais passent la totalité du trajet debout devant nous collés à notre visage. Et là, je tiens à préciser que je ne suis vraiment pas princesse en voyage : je dors des nuits complètes en dernière classe dans le train sans chialer. Mais, il y a des fois où ça dépasse les limites.

Pour vous exposer à quel point ça peut être frustrant et on peut se sentir impuissant face à la situation, j’ai pensé vous raconter une de mes anecdotes de transport les plus mémorables…

Anecdote : Train de Varanasi à Agra

On arrive à la station de train à Varanasi, et on fait ce que tout voyageur fait en arrivant à la station de train : on regarde l’écran qui liste tous les numéros de train et la plateforme correspondante. Pour notre train, il était indiqué d’aller à la plateforme 4. Mais en même temps, la mère de Lê-Anh était allée s’informer autre part, en montrant son billet de train à quelques personnes, qui disaient celles-ci de se rendre à la plateforme 8… Déjà, c’est louche, mais on décide de faire confiance à l’écran et se rend à la plateforme 4. Il y a déjà un train là-bas, mais on demande aux gens dedans, et ce n’est pas le nôtre. On attend un peu… 15 minutes avant l’heure prévue de notre départ, il n’y a toujours pas notre train, et il ne semble pas y avoir beaucoup de touristes sur la plateforme – bizarre. En plus, on essaye d’écouter les annonces au microphone, mais les haut-parleurs ne semblent pas fonctionner sur notre plateforme, et avec l’écho et leur accent indien on ne comprend absolument rien de celles qu’on entend de loin… et il n’y a évidemment personne à qui demander sur notre plateforme.
On décide donc d’aller voir à la plateforme 8. Il y a un train là-bas, mais en demandant autour de nous, on réalise que c’est aussi un train qui se rend à Agra mais que ce n’est pas le nôtre. On cherche désespérément un superviseur, ou du moins quelqu’un qui travaille à la station car l’heure de notre départ approche, mais c’est précisément ça le problème : il n’y a jamais de gens à qui se référer, toute l’information voyage seulement de bouche à oreilles parmi les passagers. Et ça, c’est s’ils nous comprennent : les Indiens tentent tant bien que mal de nous aider, mais on comprend à peine leur anglais cassé et on n’est jamais vraiment sûrs qu’ils savent vraiment ce qu’on leur dit (car leur réaction est inévitablement le wobbly head, que leur réponse soit un oui, un non, un peut-être ou un je-ne-sais-pas, ahaha). Les gens nous disent de retourner à la plateforme 4, ou que c’est ici à la plateforme 8, on entend même plateforme 9 – personne ne sait vraiment. On finit par retourner à la plateforme 4, où il n’y a évidemment pas plus de train que tout à l’heure – il est maintenant 15 minutes après l’heure prévue de notre départ et ça fait une demi-heure qu’on court partout, stressés, avec tous nos sacs à la chaleur et qu’on n’en peut plus… Finalement, quelqu’un vient nous dire que notre train est déjà parti, et de la plateforme 6.

DE LA PLATEFORME 6!!?! Eh oui, sans qu’il y ait personne à la plateforme 4 pour avertir les gens qui avaient suivi les indications sur l’écran, et sans que personne ne puisse nous le faire savoir même si on demandait partout autour de nous. Et là, même si on trouvait ça à la limite drôle parce que c’était tellement insensé, le truc c’est que ça ne nous tentait surtout pas d’attendre une autre journée complète avant d’aller à Agra, et on savait bien que tout les trains de la journée même étaient déjà pleins… Alors, la saga ne faisait que commencer : on va se plaindre au bureau de je-ne-sais-quoi, où on nous amène à un autre bureau, et ensuite à la recherche de je ne sais quel responsable, pour ensuite retourner au bureau initial, bref on continue à faire le tour de la station de train pendant une bonne heure, avec tous nos sacs à la chaleur, en devant argumenter et re-raconter notre histoire à ces gens qui ne semblaient rien pouvoir faire pour nous… Jusqu’à ce que, oh rédemption, le superviseur général (qui était super gentil et serviable, en passant) nous organise quelque chose et nous envoie dans ce qui ressemblait à la section VIP du train, du genre, le wagon tout en avant qui semblait être celui que les employés de la compagnie ferroviaire utilisent. Tout s’est bien terminé, finalement!

Et c’est ça qui est drôle en Inde : même si c’est le chaos, il semble que d’une façon ou d’une autre, tout finit par fonctionner. You somehow always get to where you want to go…!


Dans notre section VIP après la saga qui nous a fait manquer notre train... beaucoup plus spacieux que d'habitude!

Et voici quelques autres photos...


Voici à quoi ressemble un wagon de sleeper train

Et voici de quoi on a l'air après avoir attendu un autobus pendant 5 heures dans un resto d'une ville perdue, où on était accueillies par des serveurs qui avaient visiblement hâte qu'on parte, qui ne voulaient pas que Geneviève dorme même si elle était malade, qui ne voulaient pas qu'on prenne une table pour mettre nos sacs même si leur immense resto était complètement vide, qui fixaient tout ce qu'on faisait à quelques centimètres près, et où il y a eu 8 pannes d'électricité le temps qu'on y était... !! Weirrrddd

C'est dur à voir, mais ceci est l'allée d'un autobus de nuit qu'on a pris (après l'escale de 5 heures que je viens de vous raconter), qui était sensé être plus confortable que la moyenne... Le truc c'est que le bus était plein, et il n'avait pas de soute à bagages... détail!! Donc tous les 50 immenses backpacks des passagers étaient dans l'allée, il fallait carrément escalader pour passer, ridicule ahahah. Ça a pris environ une heure juste monter dans le bus.

Friday, April 8, 2011

McLeod Ganj

Ahhh… comme ça fait du bien d’arriver dans le nord de l’Inde. On se croirait presque dans un autre pays : au milieu des montagnes enneigées de l’Himalaya, on respire l’air pur et frais, et on peut profiter de toute cette belle nature en faisant de la randonnée dans les montagnes. C’est tellement reposant d’être ici – même si McLeod Ganj est assez touristique – et de faire du trekking, de se poser dans un de ses cafés WiFi (oui oui!! 3 des choses les plus rares en Inde sont réunies à McLeod : un endroit où se prélasser, qui a du WiFi et où on peut déguster un bon café espresso… wow), et d’admirer la culture tibétaine. Car, croyez-le ou non, c’est ici même que le Dalai Lama réside depuis plus de 50 ans! C’est ici qu’il s’était réfugié en 1959 lorsqu’il est devenu trop dangereux pour lui de rester au Tibet, à cause de l’occupation des Chinois, et donc depuis plusieurs Tibétains y ont trouvé refuge également.

New found love: trekking

C’est officiel, le trekking est mon sport préféré! Honnêtement, j’adoooore ça : partir toute une journée, marcher dans les montagnes, faire quelque chose de super cardio mais sans voir le temps passer, et avoir un high juste à regarder les paysages magnifiques qui s’offrent à nous. C’est vrai qu’à McLeod Ganj, on est gâtés pour ça – il y a plein de marches possibles à faire en une journée, pas nécessairement trop difficiles et qui offrent des vues vraiment impressionnantes. C’est la saison parfaite en ce moment en plus, car c’est le printemps – il y a peut-être 2 mois, il faisait très froid et tout était enneigé, donc plusieurs de ces randonnées étaient impossibles à faire à moins d’avoir un équipement d’expert. En ce moment par contre, seuls quelques endroits au sommet sont encore enneigés, et il fait juste assez chaud au soleil pour se mettre en t-shirt. Avec Lê-Anh lors de notre première marche, il faisait gros soleil mais de temps en temps on recevait juste quelques gouttes de pluie glacées, et le fond de la brise était encore frais… idéal quand on a chaud à faire de l’exercice! C’est tellement joli en plus, on se croirait au milieu de nulle part : que des montagnes à perte de vue et quelques petits villages au loin, et en chemin on ne croise rien d’autre que 2 ou 3 maisons de thé, où on peut s’arrêter pour souffler un peu. C’est fou d’ailleurs, ces gens qui tiennent ces maisons de thé : ils habitent complètement isolés dans les montagnes, les seuls gens qu’ils voient étant ceux qui passent par ce sentier de trekking et qui s’arrêtent prendre le thé, et leurs provisions sont livrées tous les jours à dos d’âne… incroyable.

Geneviève, avec qui on était à Agonda et Gokarna et qui était seule à Rishikesh depuis un bout de temps, nous a rejointes à McLeod pour quelques jours! Les trois ensemble, on a fait la marche jusqu’à Triund, qui est la plus intéressante : une bonne petite trotte de 14 km à partir de McLeod Ganj, et une montée d’environ 1500 m en altitude!! La montée prend un bon 3 à 4 heures, et est assez exigeante physiquement car elle est constamment en  pente montante. Et après ces 3-4 heures d’effort à suer comme des bœufs, on arrive au sommet pour tomber sur LA vue…  à couper le souffle!!! Toute une chaîne de montagnes enneigées qui s’étale devant nous, et autour il y a juste une petite maison de thé et quelques autres randonneurs… Magique!

La vue de notre chambre

Sur le chemin de Triund

Au sommet de Triund... LA vue

Au sommet de Triund

Une partie du sentier qui était encore enneigée

Un âne transportant les provisions pour une des maisons de thé


La culture tibétaine

Comme je vous disais, c’est ici à McLeod Ganj que le Dalai Lama réside ainsi que toute une communauté tibétaine. On retrouve donc ici de nombreux temples tibétains, on côtoie les moines tibétains, on mange dans des restos tibétains. Et le plus adorable… on voit à chaque jour plein de petits enfants tibétains, avec leur visage rond, leurs grosses joues rouges et leurs yeux bridés, en uniforme et sac à dos se dirigeant vers l’école. Cuuuute! Je crois honnêtement qu’ils se classent dans les enfants les plus adorables du monde… ils sont à croquer!!!

Sur une note un peu plus sombre… c’est absolument horrible ce que ce peuple vit en ce moment. Les Chinois sont littéralement en train d’enrayer leur culture. Je parlais à un Tibétain de 20 ans, qui me disait s’être échappé de son pays à l’âge de 14 ans – c’est tout récent. On voyait vraiment à quel point ça le touchait lorsqu’il parlait de sa fuite, de sa culture et de tout ce conflit… Mais bref, il me disait que jusqu’à ce qu’il arrive en Inde, il n’avait jamais même vu une photo du Dalai Lama. C’est à ce point que les Chinois censurent et contrôlent tout : jamais, en 14 ans d’existence, il n’avait même pu savoir à quoi ressemblait son propre leader politique et religieux. Il me disait être allé à l’école en Chinois, évidemment – ils sont même en train de passer une loi en ce moment, pour que toutes les écoles n’enseignent que le chinois et qu’elles n’enseignent plus du tout le tibétain. Apparemment, l’armée chinoise a détruit plus du trois quart de tous les monuments religieux au Tibet – et on parle des monuments religieux d’un peuple qui ne vit que pour la religion, qui est constamment en train de prier en marchant ou en mangeant ou en faisant quoique ce soit. C’est tellement triste… Et pour ceux qui décident qu’ils n’en peuvent plus, qu’ils doivent s’échapper dans un autre pays – quels obstacles ils doivent surmonter. Passer la frontière pendant la nuit, en risquant de se faire emprisonner ou peut-être carrément tuer s’ils se font prendre ; puis, traverser la chaîne de l’Himalaya À PIEDS, dans les conditions les plus hostiles – froid extrême, peu ou pas de nourriture. Pour certains, ce périple peut durer jusqu’à deux mois, avant d’arriver dans un village. Pouvez-vous imaginez ça!! Quand ce Tibétain me racontait son histoire, j’en avais honnêtement les larmes aux yeux… J’espère vraiment qu’un jour, ils puissent retrouver leur indépendance…

Un moine tibétain

Un temple tibétain, et les (je ne sais pas le nom, mais...) trucs qui tournent qui représentent leur mantra

Une cour d'école tibétaine, avec vue sur la montagne... wow


Le Dalai Lama

J’ai pris un cours de cuisine tibétaine à McLeod, qui était donné par un Tibétain dans la quarantaine. C’était vraiment bien, parce qu’il nous encourageait à lui poser des questions sur le Tibet, et quelle meilleure façon d’apprendre que d’en parler à quelqu’un de la place. On a appris plein de choses sur le Dalai Lama. Depuis quelques centaines d’années, celui-ci prenait le rôle non seulement de leader spirituel, mais aussi politique – c’était donc lui qui était à la tête du pays. Toutefois, le Dalai Lama actuel donc le 14e, vient tout juste de se retirer de sa fonction politique (au moment même où on était à McLeod!). Ils sont donc en processus d’élection d’un autre leader politique, les 3 candidats incluant un docteur en droit de Harvard basé aux États-Unis. Apparemment, ceux-ci n’ont même pas posé leur candidature, mais seraient les 3 candidats les plus qualifiés pour diriger le pays, selon les résultats du premier vote de tous les Tibétains dans le monde (si j’ai bien compris!!). Ils passent maintenant au dernier vote, mais le scrutin n’étant pas automatisé, le résultat n’est pas immédiat.

Notre prof de cuisine nous parlait aussi du fonctionnement de la recherche du nouveau Dalai Lama – et c’est fou, ça fait vraiment croire en la réincarnation. En fait, les Tibétains (et moi) croient en la réincarnation du Dalai Lama. Avant sa mort, celui-ci dit vaguement dans quelle région il va se réincarner. C’est donc après sa mort seulement que les recherches commencent. Lorsque les enfants potentiels sont en âge de parler, on leur fait toute une série d’interviews et de tests - on leur pose des questions que seul le Dalai Lama pourrait répondre, à propos de son règne, de choses qu’il a faites ou dites, et on lui propose des scénarios lui demandant quel serait son choix ou sa réaction. Et moi, sceptique, je me disais : oui mais bon, il y a sûrement une marge d’erreur, même l’élu doit avoir quelques réponses manquées… Mais non, notre prof nous dit que l’enfant choisi ne fait AUCUNE erreur, à toutes les questions précises par rapport à sa précédente vie. Ses parents ne peuvent lui avoir enseigné tout ça… de toute façon, ils ne le sauraient même pas! Et je veux dire, il n’était pas né durant le règne du précédent Dalai Lama, donc comment il peut savoir… C’est fou!


Bref, peu importe où on voyage, ça vaut vraiment la peine de s’arrêter pour parler aux locaux… C’est une chose que de faire le small talk habituel, mais en devenant un peu plus proche des gens, on peut se permettre de poser les vraies questions, et ça nous ouvre vraiment sur leur réalité. Parce qu’après tout, tout le monde a une histoire à raconter.