Petit mot sur la politique...
Avant de commencer, je veux juste clarifier quelque chose, parce que c'est normal de se poser la question. Vous vous demandez sûrement : « C'est pas dangereux, le Myanmar? ». Eh bien, non. Oui, la Birmanie était une des pires dictatures militaires de la planète, et ça jusque tout récemment: travail forcé, pas de liberté d'expression, trafic d'êtres humains humain et j'en passe. Je dis jusque tout récemment, parce qu'il y eu des élections en mars 2011, qui étaient apparemment une étape vers la démocratie. Et là, de là savoir si cela change vraiment quelque chose à long terme – on verra bien. Mais reste que, le climat politique n'est pas dangereux en Birmanie en ce moment, et ce n'est pas risqué pour les touristes que de venir ici. Il y a des endroits où il ne faut pas aller, mais si on suit les destinations ouvertes aux étrangers, il n'y a normalement pas de danger. Même qu'étant donné qu'ils essayent d'encourager le tourisme, c'est un pays très sécuritaire à voyager, d'autant plus que le peuple en général est tellement honnête qu'il n'y a aucun risque de vol ou de quoique ce soit d'autre.
Arrivée
Donc sachant cela, Lê-Anh et moi on arrivait au Myanmar sans trop de craintes de ce côté-là, mais pour une raison quelconque on s'attendait quand même à un pays très pauvre. Mais lorsqu'on est arrivées à Yangon, on n'en revenait pas : des rues propres, pas de piles de déchets partout, une circulation normale, pas de klaxon, pas de mendiant dans la rue… c'était le luxe pour nous, comparé à l'Inde! C'est sûr que ce n'est pas riche non plus (à part les édifices du gouvernement, du genre l'aéroport de Yangon qui est ultra moderne), mais il semble que même la population plus pauvre a au moins suffisamment d'argent pour avoir un toit sur la tête et se nourrir. Après d'être habituées à voir des gens dormir dans la rue et crever de faim en Inde… ça faisait du bien de voir ça.
Un petit truc qu'on remarquait dès nos premiers jours par contre, c'est que c'est beaucoup moins facile qu'en Inde de se débrouiller avec l'anglais… Les employés de l'hôtel ne connaissent qu'un anglais très basique et les gens des kiosques dans la rue ne le parlent généralement pas du tout. Oh well, ça donne encore plus l'impression d'être dans un pays exotique!
Ah, et dès le début, Lê-Anh et moi étions déjà charmées par la bouffe : notre premier soir, on s'est pris un délicieux curry d'un kiosque dans la rue, pour 1$! Les currys sont toujours servis comme suit : un grand plat de riz, le curry en tant que tel dans un petit bol séparé (moi je pris poisson, Lê-Anh crevettes), et les à-côtés sont une soupe, une salade de feuilles de thé, et des légumes crus avec une sauce de pâte de crevettes et soya épicée. On mélange le tout à notre guise dans notre plat, avec plus de piments forts si on veut, et c'est succulent!! C'est toujours servi avec le thé en plus… on aime ça!
Mais ce qui frappe le plus dès qu'on met le pied au Myanmar, et que je vais sûrement continuer à vous répéter parce que même après quelques semaines on n'en revient toujours pas, c'est à quel point les gens sont GENTILS. Honnêtement, je n'ai jamais vu ça! Tout le monde, mais TOUT le monde est ultra souriant, accueillant, poli, serviable… Que ce soit le jeune homme qui travaille à notre hôtel qui me lance un « Sweet dreams! » avant que j'aille me coucher avec le sourire fendu jusqu'aux oreilles, ou les jeunes filles qu'on croise dans la rue qui nous envoient la main en nous disant « So beautiful! » avec un rire gêné, ou encore les enfants qui spontanément courent vers nous les bras ouverts, tout le monde réussit à nous attendrir et à nous transmettre cette joie de vivre. C'est fou comme c'est contagieux! Je marchais pour la première fois dans les rues de Yangon et je ne pouvais tout simplement pas arrêter de sourire, je me sentais comme sur un nuage. Ça fait tellement du bien d'être entourée de gens qui ont une si bonne attitude… En Inde, même si oui les Indiens sont en général un peuple honnête et aimable, reste que ceux qui pourraient obtenir de l'argent de nous – i.e. vendeurs ou taxis – vont constamment nous approcher et essayer de nous soutirer quelques roupies. Résultat : à force de se faire solliciter et harceler à chaque instant, on s'était créé une coquille et on finissait par ignorer tous les appels s'adressant à nous. Mais ici, les gens nous envoient un salut sans rien attendre de nous, sans aucun intérêt – c'est comme si on pouvait donc se rouvrir et sortir de notre coquille. C'est tellement rafraîchissant!
Bref, côté premières impressions, nos premiers jours ont vite fait d'apaiser nos frustrations par rapport à l'argent!!
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