Après Hsipaw, on s’est embarquées pour un trek guidé de trois jours et deux nuits à partir d’une ville qui s’appelle Kalaw jusqu’au lac Inle. Les paysages étaient magnifiques! On se promenait dans de parfaites vallées toutes vertes, dans des champs et des rizières en étages, on voyait les paysans cultiver la terre qui était presque rouge tellement elle était riche, les buffles se promenaient en liberté tout près de nous, les enfants jouaient dans les champs… Ce n’était que de la nature à perte de vue. On a visité quelques différentes tribus dans les montagnes, qui vivent de façon isolée et qui sont très distinctes : elles parlent un dialecte différent du birman et ont chacune des habits traditionnels typiques. Apparemment que la plupart d’entre elles descendent des Chinois.
On a aussi visité un chamane de plus de 80 ans, en parfaite santé même s’il aime bien fumer son cigare de temps en temps, qui nous a passé une dizaine de « médicaments naturels » sous forme d’épices mélangées… Curcuma, gooseberry (cerise de terre), clou de girofle, muscade, et plusieurs dont notre guide ne connaissait le nom en anglais et pouvait seulement nous dire qu’elles venaient de l’elephant mountain…! Katie, une Canadienne qui faisait le trek avec nous, était malade ce jour-là, et le chamane lui donna donc un remède spécial qui constituait en deux boules brunes de la taille d’une grosse bille, ça avait l’air complètement infect! Elles contenaient apparemment une petite dose de marijuana et… plusieurs plantes venant d’elephant mountain. Douteux, mais efficace: le lendemain, elle se sentait comme un charme!
Le deuxième soir, on est allés dormir dans un monastère – belle expérience. À notre arrivée le soir, les jeunes moines d’environ 10 ans chantaient, et c’est au son de leur chant du matin qu’on s’est réveillés – à 5 heures AM. Après le déjeuner, on a eu droit à une session de rituels et de discussion avec le moine en chef du monastère, qui détient son doctorat en bouddhisme (!) ainsi qu’un training en arts martiaux. Fait intéressant : au Myanmar, tous les hommes doivent pratiquer le monachisme (donc devenir moine) au moins deux fois dans leur vie, pour un minimum d’une semaine à la fois : une fois à l’âge d’enfant et une fois à l’âge adulte (je ne sais plus précisément de quel âge à quel âge, mais c’est ça vaguement). Plusieurs décident évidemment de rester plus longtemps, mais tous doivent le faire au moins deux fois. Je ne sais pas si ça a un lien avec le fait que tout le monde doive être moine dans sa vie, mais les moines au Myanmar sont vraiment relax, si je puis dire!! Je pensais qu’ils allaient être super difficiles d’approche ou froids, mais pas du tout : ils viennent nous parler ouvertement et font des blagues avec nous. Le plus drôle, c’est que ça nous est arrivé très souvent d’en voir avec une cigarette au bec, en train de boire une bière ou main dans la main avec une fille!!! C’est toujours une drôle de vision…
Donc en gros, ce fut une super belle expérience! Juste un petit hic par contre – qui malheureusement a un grand impact sur le trek en général – notre guide. On a réservé notre tour avec les frères Sing (qui sont grandement recommandés dans le Lonely Planet), mais visiblement, on a pogné le moins bon des deux frères! Rambo n’avait pas grand-chose d’intrépide outre que son nom… Ce n’était jamais lui qui nous poussait dans le dos pour recommencer à marcher après un arrêt quelconque, même s’il nous restait des fois 5 heures de marche (ce qu’on ne savait pas!) et que la journée avançait… C’était nous qui devions quasiment le prendre par la main et lui dire de continuer! Lorsqu’on avait des côtes à monter, on finissait souvent par le dépasser parce qu’il allait à une vitesse de tortue… On s’amusait souvent à observer ses pantalons armée trop courts qui lui donnaient l’air d’un enfant et qui, à nos grands rires, remontaient dans sa craque de fesses à mesure que la journée avançait! Haha… Mais surtout, ce qui était dommage, c’est qu’il parlait à peine anglais. Ses explications se limitaient souvent à un seul mot – des fois deux si on était chanceux – du genre, pointer vers une plantation de thé et dire « Tea! Tea! » ou pointer des gens d’une tribu et dire « Palaung tribe. Palaung. » … haha! Disons que ce n’était pas l’idéal pour en apprendre sur ce qu’on voyait, et surtout sur les tribus, desquelles il aurait été intéressant d’en savoir plus que le nom et les couleurs de leur habit…! On a rencontré des backpackers après notre trek qui avaient eu Harry comme guide, le frère de Rambo, et ils nous ont dit que celui-là était apparemment super fluide en anglais, même vraiment articulé, et qu’ils avaient appris énormément à lui parler tout le long du trek… Bref, si vous allez avec les frères Sing, exigez Harry ou allez ailleurs!! Ça a tout de même été un très beau 3 jours… On s’est vraiment bien entendues avec Katie et Christian, un couple de Canadiens de Toronto qui nous ont bien conseillées sur l’Indonésie et la Malaysie et qu’on recroisera peut-être plus tard dans notre voyage. Aussi, un chef nous suivait tout le long, et on a mangé la meilleure bouffe qu'on a mangée de tout le Myanmar (spécialement le butterfish qu'on a eu un soir... mmm)! Puis, si Rambo n’avait pas été aussi lent, on n’aurait pas marché dans le noir pendant une heure le premier soir, et on n’aurait pas eu la chance d’assister au spectacle son et lumières de lucioles, de crapauds et de criquets près d’une rivière, ce qui a été un moment mémorable! C’était un mal pour un bien… :)
(Fait cocasse pas rapport : Rambo 4 prend place en Birmanie, et dans le film Rambo combat l’armée birmane… vous ne serez pas surpris que ce film est banni ici!)
Un des villages dans les montagnes
Le chamane
Des rizières en étage
Notre guide Rambo (remarquez les pantalons) et de jeunes moines
Une femme d'une des tribus, en habit traditionnel
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