Monday, May 9, 2011

Les bus en Birmanie...

Les bus en Birmanie, c'est toute une expérience. Je croyais avoir tout vu en Inde, mais je vous avoue qu'on en a vu de pas mal bonnes ici aussi! D'habitude, on a le choix entre un bus un peu plus luxueux (air climatisé) ou un bus public, mais pas tout le temps – et c'est dans les bus publics que les anecdotes les plus drôles se produisent.

 

L'autre jour, on arrive à notre autobus et on n'y croyait pas : avant même que les passagers aient mis quoique ce soit, le bus était rempli à craquer de marchandises de toutes sortes. Les 6 dernières rangées de sièges étaient remplies jusqu'au plafond, et le plancher de l'autobus à la grandeur était plein – incluant en-dessous des sièges des passagers, ce qui veut dire qu'on avait tous les genoux dans le front. Giga poches d'oignons plus lourdes que moi à mes pieds, bacs de poissons séchés, boyaux d'arrosage, sacs de riz… n'importe quoi!! Et comme d'habitude, il y avait plus de personnes que de sièges dans l'autobus, donc environ 4 femmes étaient assises sur les poches de riz et d'oignons dans le passage. On arrêtait à chaque demi-heure pour faire des livraisons… crampant.

 

Le bus qu'on a pris de Ngapali beach à Yangon est reconnu pour être le pire de tout le pays... et comme de fait, on a pratiquement passé une nuit blanche. C'était un bus de nuit de 15 heures, public évidemment, et ça brassait comme jamais!! Le truc avec ces bus-là, c'est qu'ils n'ont zéro suspension – déjà sur une route normale, c'est ultra saccadé. Donc quand la route en elle-même est vraiment mauvaise, qu'elle a des bosses partout et des tournants secs, je peux vous dire que ces bus alias boîte en carton ne font vraiment pas la job! Déjà au début du trajet, Lê-Anh et moi on ne pouvait s'empêcher d'éclater de rire à chaque fois qu'il y avait une bosse, parce qu'on revolait d'un mètre de haut et on retombait sec sur nos bancs, ouch!!! On trouvait ça bien drôle au début… Mais quand t'essayes de dormir, c'est plus compliqué! J'étais à côté de la fenêtre, et au début j'essayais de m'accoter dessus pour m'endormir – mais oubliez ça, ma tête rebondissait partout et cognait BANG! sur la fenêtre. Donc j'essayais de rester accotée sur mon siège, mais même à ça, ça secouait tellement qu'à au moins 6 reprises pendant la nuit, je me suis réveillée parce que ma tête se fracassait sur la fenêtre!!! Bref, on n'a eu que très peu de sommeil… sans mentionner l'odeur qui flottait à  cause des caisses de poisson séché à nos côtés, qui s'est également répandue à tous les vêtements dans nos bagages par la suite… cool.

 

Il y a un truc que je trouve bien dans les bus au Myanmar par contre : le chauffeur est toujours accompagné de 2 ou 3 personnes qui restent à ses côtés durant le trajet. Considérant que ce sont de très longues distances et, le plus souvent, des bus de nuit, c'est bien que le chauffeur ait une forme de support moral!! En plus, ces personnes se chargent de s'assurer que tous les passagers soient présents dans l'autobus (ils prennent même des fois les présences avec leur liste de noms, cute!), puis ils chargent et déchargent tous les bagages des passagers. Quand même très fonctionnel!

 

Chaque système a toutefois ses failles… On s'était tout juste habituées à ce que le bus ne puisse possiblement pas partir sans nous, lorsqu'il y a environ 10 jours, après notre pause-lunch lors du trajet Hsipaw – Mandalay, notre bus nous a juste oubliées là!!! On était en train de ramasser nos choses après avoir vu de loin les gens qui commençaient à remonter dedans, puis on se retourne, et… il était parti sans nous (et avec tous nos bagages)!!! On a dû le manquer d'une minute… On se met à courir, à essayer de le repérer mais on ne le voyait même plus au loin… merde! Et là, on essaye d'expliquer ça à la fille du resto, pour voir si elle pourrait nous aider d'une façon quelconque… Mais vous ai-je déjà mentionné à quel point l'anglais était difficile ici?? Mon dieu… En prenant bien soin de faire des gestes et de mettre de l'emphase sur les mots importants, je lui dis : « WE were in BUS going from HSIPAW to MANDALAY, LUNCH HERE, NOW BUS is GONE ».  Et la fille de répondre : « No, bus to Mandalay, no possible ». Grrrrr. « No no, we are saying that WE WERE in a bus going to MANDALAY, from HSIPAW, just stopped here for lunch, but now bus has GONE WITHOUT US ». « You want to go to Hsipaw ? » Aaaaaahahah, quelle frsutration que de ne pas se faire comprendre!!! Après avoir abandonné cette conversation (la fille elle-même avait tourné la tête, comprenant que cela ne mènerait à rien) et avoir commencé à songer aux autres options pour se rendre à Mandalay, on aperçoit notre bus qui avait fait demi-tour pour revenir nous chercher… Fiou!!! Il faut croire que cette fois, ils n'avaient pas pris les présences avant de partir… Au moins, ils sont revenus! Une chance!

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