Sunday, May 15, 2011

Inle Lake


Notre arrivée à Inle Lake fut grandement appréciée… Après avoir marché plus de 20 km par jour pendant notre trek, et moi ayant en plus recommencé à être malade les deux derniers jours, l’ambiance reposante d’Inle était exactement ce dont on avait besoin! Le lac en tant que tel est un délice pour les yeux : déjà il est gigantesque, de belles montagnes l’entourent de chaque côté, il y a plein de petits regroupement de plantes flottantes à la grandeur, et les rives sont bordées d’immenses jardins flottants entre autres de tomates, et de jolies maisons sur pilotis. On y voit plusieurs pêcheurs sur leur minuscule canot en bois, tenant en équilibre sur une jambe, maniant leur rame avec leur autre jambe pour rester stable! On y a fait un tour de bateau d’une journée, durant lequel on a aussi pu admirer le coucher du soleil sur le lac… magique. Vraiment un must!

En plus, au village de Nyaungshwe où on restait, j’ai pu satisfaire mes envies de bouffe occidentale : il y a de nombreux restos italiens qui font leurs propres pâtes fraîches, mmmm!!! Ça faisait du bien à mon estomac qui commence à faire une overdose de bouffe asiatique…






La technique des pêcheurs pour rester en équilibre!

Des jardins de tomates flottants

Le coucher de soleil sur le lac

Trek de Kalaw à Inle Lake


Après Hsipaw, on s’est embarquées pour un trek guidé de trois jours et deux nuits à partir d’une ville qui s’appelle Kalaw jusqu’au lac Inle. Les paysages étaient magnifiques! On se promenait dans de parfaites vallées toutes vertes, dans des champs et des rizières en étages, on voyait les paysans cultiver la terre qui était presque rouge tellement elle était riche, les buffles se promenaient en liberté tout près de nous, les enfants jouaient dans les champs… Ce n’était que de la nature à perte de vue. On a visité quelques différentes tribus dans les montagnes, qui vivent de façon isolée et qui sont très distinctes : elles parlent un dialecte différent du birman et ont chacune des habits traditionnels typiques. Apparemment que la plupart d’entre elles descendent des Chinois.

On a aussi visité un chamane de plus de 80 ans, en parfaite santé même s’il aime bien fumer son cigare de temps en temps, qui nous a passé une dizaine de « médicaments naturels » sous forme d’épices mélangées… Curcuma, gooseberry (cerise de terre), clou de girofle, muscade, et plusieurs dont notre guide ne connaissait le nom en anglais et pouvait seulement nous dire qu’elles venaient de l’elephant mountain…! Katie, une Canadienne qui faisait le trek avec nous, était malade ce jour-là, et le chamane lui donna donc un remède spécial qui constituait en deux boules brunes de la taille d’une grosse bille, ça avait l’air complètement infect! Elles contenaient apparemment une petite dose de marijuana et… plusieurs plantes venant d’elephant mountain. Douteux, mais efficace: le lendemain, elle se sentait comme un charme!

Le deuxième soir, on est allés dormir dans un monastère – belle expérience. À notre arrivée le soir, les jeunes moines d’environ 10 ans chantaient, et c’est au son de leur chant du matin qu’on s’est réveillés – à 5 heures AM. Après le déjeuner, on a eu droit à une session de rituels et de discussion avec le moine en chef du monastère, qui détient son doctorat en bouddhisme (!) ainsi qu’un training en arts martiaux. Fait intéressant : au Myanmar, tous les hommes doivent pratiquer le monachisme (donc devenir moine) au moins deux fois dans leur vie, pour un minimum d’une semaine à la fois : une fois à l’âge d’enfant et une fois à l’âge adulte (je ne sais plus précisément de quel âge à quel âge, mais c’est ça vaguement). Plusieurs décident évidemment de rester plus longtemps, mais tous doivent le faire au moins deux fois. Je ne sais pas si ça a un lien avec le fait que tout le monde doive être moine dans sa vie, mais les moines au Myanmar sont vraiment relax, si je puis dire!! Je pensais qu’ils allaient être super difficiles d’approche ou froids, mais pas du tout : ils viennent nous parler ouvertement et font des blagues avec nous. Le plus drôle, c’est que ça nous est arrivé très souvent d’en voir avec une cigarette au bec, en train de boire une bière ou main dans la main avec une fille!!! C’est toujours une drôle de vision…

Donc en gros, ce fut une super belle expérience! Juste un petit hic par contre – qui malheureusement a un grand impact sur le trek en général – notre guide. On a réservé notre tour avec les frères Sing (qui sont grandement recommandés dans le Lonely Planet), mais visiblement, on a pogné le moins bon des deux frères! Rambo n’avait pas grand-chose d’intrépide outre que son nom… Ce n’était jamais lui qui nous poussait dans le dos pour recommencer à marcher après un arrêt quelconque, même s’il nous restait des fois 5 heures de marche (ce qu’on ne savait pas!) et que la journée avançait… C’était nous qui devions quasiment le prendre par la main et lui dire de continuer! Lorsqu’on avait des côtes à monter, on finissait souvent par le dépasser parce qu’il allait à une vitesse de tortue… On s’amusait souvent à observer ses pantalons armée trop courts qui lui donnaient l’air d’un enfant et qui, à nos grands rires, remontaient dans sa craque de fesses à mesure que la journée avançait! Haha… Mais surtout, ce qui était dommage, c’est qu’il parlait à peine anglais. Ses explications se limitaient souvent à un seul mot – des fois deux si on était chanceux – du genre, pointer vers une plantation de thé et dire « Tea! Tea! » ou pointer des gens d’une tribu et dire « Palaung tribe. Palaung. » … haha! Disons que ce n’était pas l’idéal pour en apprendre sur ce qu’on voyait, et surtout sur les tribus, desquelles il aurait été intéressant d’en savoir plus que le nom et les couleurs de leur habit…! On a rencontré des backpackers après notre trek qui avaient eu Harry comme guide, le frère de Rambo, et ils nous ont dit que celui-là était apparemment super fluide en anglais, même vraiment articulé, et qu’ils avaient appris énormément à lui parler tout le long du trek… Bref, si vous allez avec les frères Sing, exigez Harry ou allez ailleurs!! Ça a tout de même été un très beau 3 jours… On s’est vraiment bien entendues avec Katie et Christian, un couple de Canadiens de Toronto qui nous ont bien conseillées sur l’Indonésie et la Malaysie et qu’on recroisera peut-être plus tard dans notre voyage. Aussi, un chef nous suivait tout le long, et on a mangé la meilleure bouffe qu'on a mangée de tout le Myanmar (spécialement le butterfish qu'on a eu un soir... mmm)! Puis, si Rambo n’avait pas été aussi lent, on n’aurait pas marché dans le noir pendant une heure le premier soir, et on n’aurait pas eu la chance d’assister au spectacle son et lumières de lucioles, de crapauds et de criquets près d’une rivière, ce qui a été un moment mémorable! C’était un mal pour un bien… :)

(Fait cocasse pas rapport : Rambo 4 prend place en Birmanie, et dans le film Rambo combat l’armée birmane… vous ne serez pas surpris que ce film est banni ici!)


Un des villages dans les montagnes

Le chamane

Des rizières en étage

Notre guide Rambo (remarquez les pantalons) et de jeunes moines


Une femme d'une des tribus, en habit traditionnel


Tuesday, May 10, 2011

Petite phase d'écoeurement...

Je vous l'avoue, il y a des choses qui, après plus de 3 mois à voyager en Inde et en Birmanie, commencent à me taper.

 

Premièrement, les vêtements. PUUUU CAPAAAABLE de porter mes *** de pantalons alibaba!!! C'était quelque chose qui m'excitait sincèrement quand on est arrivées en Inde – de mettre des pantalons amples, style pyjama et de pouvoir m'en foutre – tellement, que je m'en suis achetée à peu près 10 paires. Plus, j'ai renvoyé tout le reste de mes vêtements que je ne mettrais pas de toute façon ni en Inde ni en Birmanie, ce qui fait que ça fait 3 mois que je mets la même *** d'affaire lette. Et le truc, c'est que ça fait depuis tout ce temps qu'on lave notre linge à la main, donc… c'est jamais complètement propre. Bref, je suis vraiment tannée d'être habillée avec les mêmes pyjamas sales à tous les jours, qui sentent l'humidité et la sueur et qui sont plein de taches! C'est tellement drôle : chaque matin, Lê-Anh et moi on se regarde avec dédain en se disant « Uhhhh, not again! ». On rêve à l'idée d'être bientôt à Shanghai, et de s'acheter des jupes, des jeans, des talons hauts!!! De se sentir comme des femmes à nouveau… 

 

Deuxièmement, la bouffe. Et je ne pensais jamais dire ça! En Inde, je ne me suis pas tannée de la bouffe, et je crois que c'était entre autres parce qu'il y avait toujours l'option de pouvoir manger occidental. Donc si jamais un soir j'avais vraiment envie de pâtes, au moins, j'avais l'option – contrairement à ici, où il n'y a que très rarement l'option. Et la nourriture ici est toujours ultra huileuse, beaucoup de choses sont frites, tout est mangé avec du riz et donc c'est super lourd… et maintenant, juste à y penser où à sentir l'odeur, ça me lève le cœur. Mais surtout, je crois que je ne m'étais pas écœurée en Inde parce que je pouvais toujours manger santé le matin : un bon jus de fruits frais, puis un muesli avec fruits et yogourt, c'était mon déjeuner à pas mal tous les matins. Mais en Birmanie, le truc, c'est que le déjeuner est inclus avec la nuit d'hôtel – ce qui peut être vu comme avantageux, comme on sauve sur le prix d'un repas… mais c'est ça qui m'a tuée, parce que le déjeuner, c'est toujours des œufs avec du pain et des bananes. Je ne suis tellement pas habituée de manger des œufs à tous les matins, et pas de fruits (je ne considère pas la banane comme un fruit…)! C'est tellement lourd… J'en ai carrément fait une overdose, et maintenant, manger des œufs me donne invariablement la nausée, même juste l'odeur ou l'idée des œufs me donnent mal au cœur. Je fantasme à l'idée d'être à Bangkok pendant une semaine après la Birmanie, où je pourrai me prendre des jus de fruits frais et du muesli à tous les matins!!! Donnez-moi mes vitamines!

 

Troisièmement : l'anglais. Je vous l'ai dit, c'est très difficile de se faire comprendre en Birmanie : les gens ne parlent que très peu ou pas du tout anglais. Mais le truc, c'est que même avec des notions limitées d'anglais, IL ME SEMBLE qu'il y a des choses évidentes à comprendre en langage des signes… mais les Birmans ne sont visiblement pas familiers avec les signes de body language habituels. L'autre jour, je voulais demander un couteau dans un restaurant; j'ai dit « knife », « cut », en faisant le signe de quelqu'un qui coupe quelque chose, ils ne comprenaient pas. J'ai montré la mangue que je voulais couper, refait le signe de quelqu'un qui coupe la mangue, ils me disaient « No, no possible ». Il a quasiment fallu que j'aille dans la cuisine leur montrer ce qu'était un couteau! Et ce n'est qu'un exemple, mais à chaque fois qu'on essaye de se faire comprendre, ça nous impressionne à quel point ils ne catchent pas des signes si évidents. Puis, en plus de ça, c'est que même dans le cas où ils finissent par comprendre ce qu'on dit, ils ne semblent pas savoir utiliser leur logique pour nous aider. Parce que même avec des moyens limités, c'est toujours possible de comprendre ce dont la personne a besoin et de pouvoir l'aider d'une façon quelconque. Par exemple : on vient de demander à un garde de sécurité d'un centre d'achats (qui travaillait au comptoir d'informations), où on pouvait se faire faire des photos de passeport. Ça a pris un bout de temps pour qu'il comprenne ce qu'on voulait dire, mais après lui avoir écrit, il avait compris. Bon. Il savait exactement où c'était possible d'en faire faire, et c'est sûr que dû à son anglais limité, il avait du mal à nous l'exprimer. Mais au lieu de nous écrire une adresse, un nom de rue, de nous faire un plan ou de nous écrire le nom du marché qui était situé à côté, bref quelque chose qui nous serait certainement utile, il prit la peine de nous écrire avec son écriture soignée : « Walk 10 minutes. Bus stop ». Marcher par où? Est-ce qu'il faut tourner quelque part? Jusqu'à quel arrêt d'autobus? Faut-il prendre l'autobus? Et quand on lui posait plus de questions, il continuait à nous dire la même chose… ahhhh!!! Après une dizaine de minutes à se réessayer, il finit par nous écrire le nom du marché qui était à côté et sur quelle rue il fallait tourner… Finalement! Tout ça pour dire… les Birmans ont toujours de super bonnes intentions et semblent réellement vouloir nous aider, mais mon dieu qu'ils ne sont pas efficaces!!

 

Alors bref… même si on passe encore des moments magnifiques en Birmanie, et qu'on trouve toujours que ce pays est digne du paradis, disons qu'il y a des choses qui nous exaspèrent sérieusement… surtout après si longtemps en Asie! Mais bon, ça fait partie des « plaisirs » de voyager! ;)

Hsipaw

Hsipaw est un tout petit village super relax où il est possible de faire du trekking, notamment jusqu'à une chute d'eau et un hot spring. On y a rencontré deux Suisses francophones, Cédric et Jeremy, avec qui on s'est trop bien entendues! Ça faisait du bien de parler français, et aussi de parler de Montréal – Cédric est déjà allé deux fois et compte même peut-être y habiter. Il connaissait tout sur Montréal – se souvenait de toutes les rues, des cafés et des restos où il allait – et même sur la musique québécoise! On aime ça!

 

Alors donc le jour où on s'était dit qu'on ferait notre grosse journée de visite, c'est-à-dire la chute d'eau et le hot spring, on a finit par ne faire… aucun des deux, hahaha! En fait, notre carte fournie par l'hôtel constituait en un genre de tracé ondulé entre un point A et un point B, ayant comme seules indications « tourner à droite après l'arbre » et « continuer tout droit après la rivière », dans ce style-là… Bref, après quelques heures de marche au soleil tapant dans les champs, les rizières et la boue à parler, parler, parler et à prêter peu attention aux indications – de toute façon très peu claires – de la carte, on s'est admis qu'on n'était sûrement pas à la bonne place… et on a plutôt décidé de se récompenser avec une bonne bière froide! Et honnêtement, la marche en soi était déjà tellement belle : les rizières à perte de vue, les buffles se baignant dans la rivière, les hommes avec leur chapeau traditionnel travaillant dans les champs… superbe.

 

Le soir, on est allés admirer le coucher de soleil depuis une colline… et honnêtement, ce coucher de soleil se classe facilement parmi mon top 3 à vie!!! Il était parfait… Vue à 180 degrés sur les montagnes et la rivière, le soleil se couchant derrière les montagnes, les couleurs se reflétant dans la rivière, juste assez de petits nuages légers qui deviennent orangés puis rouges puis roses une fois le soleil couché… Plus, on s'était apportés une bonne bière froide et de la musique, pour une ambiance parfaite! Magnifique!

Bagan

Bagan, c'est LA destination en Birmanie que personne ne manque. Il s'agit en fait d'un ancien empire des années 1057 à 1287, où les rois avaient fait construire – sur le court d'une période de 230 ans – plus de 4000 temples! Y niaisaient pas, à cette époque-là!! Étant donné que le reste des édifices de la ville avaient été construits en matériaux moins durables que les temples, il n'en reste plus rien – donc  tout ce qui reste de Bagan aujourd'hui, c'est une vaste plaine où s'érigent les quelques 2000 temples restants, découverts de leur couche extérieure dû à l'érosion et montrant donc leurs fondations en briques. Le coup d'œil est tout simplement féérique : cet immense territoire à la végétation exotique, où on voit les pointes de milliers de pagodes rouges terre sortir des arbres jusqu'à l'horizon… incroyable. La nature commence même à prendre le dessus sur certains temples – des arbres ont pris racine sur les briques et s'emparent des murs de certaines pagodes… comme c'est beau.

 

La meilleure façon de visiter Bagan est de se louer un vélo – c'est ce que Lê-Anh et moi avons fait 2 jours de suite. Quel feeling de liberté, que de pédaler à travers ce site magique toute la journée!! C'est tellement immense comme territoire qu'on n'a croisé presque personne – on était toutes seules au milieu de cette vaste plaine, à se sentir comme des exploratrices qui venaient de faire la découverte du siècle. Inimaginable comme sentiment de bien-être! (Si je peux faire une comparaison, ça me faisait penser un peu à Hampi en Inde, mais en mille fois moins touristique – trop parfait.)

 

Il était possible de monter sur le toit de certains temples, d'où la vue était à en baver… Malheureusement, on n'a pas eu de vrai coucher de soleil étant donné qu'il a fait nuageux les deux jours – ce qui était aussi un avantage, parce qu'il faisait plus de 30 degrés même à ça (il aurait bien fait plus de 40 au soleil). On a eu la chance de rencontrer un Birman qui nous a montré une vue superbe où les touristes vont rarement, et qui plus tard dans la journée nous a emmenées en moto au temple qui offrait notre vue préférée pour le semblant de coucher de soleil, comme ça nous aurait pris plus de 45 minutes en vélo. Un beau moment!! Bagan fut définitivement mon endroit préféré en Birmanie… c'est fou comme c'est beau!

Bus... la suite

Comment ai-je pu oublier… J'ai une autre anecdote d'autobus qui vaut bien la peine d'être racontée!


Dans notre autobus de Hsipaw à Mandalay, il y avait plusieurs petits moines bouddhistes trop mignons, qui devaient avoir 10-11 ans tout au plus. On en avait remarqué un qui était particulièrement adorable, tout maigre, avec une veste en-dessous de sa toge pour le garder au chaud, une grosse tuque qui lui faisait ressortir les oreilles (cute!) et qui était assis en diagonale de nous. Eh bien, ça faisait deux heures à peine qu'on était dans le bus, que TOUS les petits moines se sont mis à vomir dans leur sac en plastique!!! Les pauvres, ils ne devaient pas être habitués à toutes ces secousses… Le petit adorable qui était à côté de nous devait bien être le pire : il remplissait sac après sac de son vomi blanc liquide avec des grumeaux noirs… désolée pour la description, mais c'était vraiment horrible ahahah! Son ami qui l'aidait dans sa détresse, ne trouva rien de mieux à faire avec le sac de vomi que de l'accrocher directement DEVANT sa face!!! Le pauvre qui était déjà en agonie devait supporter la vision du sac qui ballotait au rythme des secousses de l'autobus pour tout le restant du trajet, quel cauchemar! On ne pouvait se retenir de rire... Bref, anecdote très dégueue, mais qui nous a valut bien des fous rires!!!

Monday, May 9, 2011

Les bus en Birmanie...

Les bus en Birmanie, c'est toute une expérience. Je croyais avoir tout vu en Inde, mais je vous avoue qu'on en a vu de pas mal bonnes ici aussi! D'habitude, on a le choix entre un bus un peu plus luxueux (air climatisé) ou un bus public, mais pas tout le temps – et c'est dans les bus publics que les anecdotes les plus drôles se produisent.

 

L'autre jour, on arrive à notre autobus et on n'y croyait pas : avant même que les passagers aient mis quoique ce soit, le bus était rempli à craquer de marchandises de toutes sortes. Les 6 dernières rangées de sièges étaient remplies jusqu'au plafond, et le plancher de l'autobus à la grandeur était plein – incluant en-dessous des sièges des passagers, ce qui veut dire qu'on avait tous les genoux dans le front. Giga poches d'oignons plus lourdes que moi à mes pieds, bacs de poissons séchés, boyaux d'arrosage, sacs de riz… n'importe quoi!! Et comme d'habitude, il y avait plus de personnes que de sièges dans l'autobus, donc environ 4 femmes étaient assises sur les poches de riz et d'oignons dans le passage. On arrêtait à chaque demi-heure pour faire des livraisons… crampant.

 

Le bus qu'on a pris de Ngapali beach à Yangon est reconnu pour être le pire de tout le pays... et comme de fait, on a pratiquement passé une nuit blanche. C'était un bus de nuit de 15 heures, public évidemment, et ça brassait comme jamais!! Le truc avec ces bus-là, c'est qu'ils n'ont zéro suspension – déjà sur une route normale, c'est ultra saccadé. Donc quand la route en elle-même est vraiment mauvaise, qu'elle a des bosses partout et des tournants secs, je peux vous dire que ces bus alias boîte en carton ne font vraiment pas la job! Déjà au début du trajet, Lê-Anh et moi on ne pouvait s'empêcher d'éclater de rire à chaque fois qu'il y avait une bosse, parce qu'on revolait d'un mètre de haut et on retombait sec sur nos bancs, ouch!!! On trouvait ça bien drôle au début… Mais quand t'essayes de dormir, c'est plus compliqué! J'étais à côté de la fenêtre, et au début j'essayais de m'accoter dessus pour m'endormir – mais oubliez ça, ma tête rebondissait partout et cognait BANG! sur la fenêtre. Donc j'essayais de rester accotée sur mon siège, mais même à ça, ça secouait tellement qu'à au moins 6 reprises pendant la nuit, je me suis réveillée parce que ma tête se fracassait sur la fenêtre!!! Bref, on n'a eu que très peu de sommeil… sans mentionner l'odeur qui flottait à  cause des caisses de poisson séché à nos côtés, qui s'est également répandue à tous les vêtements dans nos bagages par la suite… cool.

 

Il y a un truc que je trouve bien dans les bus au Myanmar par contre : le chauffeur est toujours accompagné de 2 ou 3 personnes qui restent à ses côtés durant le trajet. Considérant que ce sont de très longues distances et, le plus souvent, des bus de nuit, c'est bien que le chauffeur ait une forme de support moral!! En plus, ces personnes se chargent de s'assurer que tous les passagers soient présents dans l'autobus (ils prennent même des fois les présences avec leur liste de noms, cute!), puis ils chargent et déchargent tous les bagages des passagers. Quand même très fonctionnel!

 

Chaque système a toutefois ses failles… On s'était tout juste habituées à ce que le bus ne puisse possiblement pas partir sans nous, lorsqu'il y a environ 10 jours, après notre pause-lunch lors du trajet Hsipaw – Mandalay, notre bus nous a juste oubliées là!!! On était en train de ramasser nos choses après avoir vu de loin les gens qui commençaient à remonter dedans, puis on se retourne, et… il était parti sans nous (et avec tous nos bagages)!!! On a dû le manquer d'une minute… On se met à courir, à essayer de le repérer mais on ne le voyait même plus au loin… merde! Et là, on essaye d'expliquer ça à la fille du resto, pour voir si elle pourrait nous aider d'une façon quelconque… Mais vous ai-je déjà mentionné à quel point l'anglais était difficile ici?? Mon dieu… En prenant bien soin de faire des gestes et de mettre de l'emphase sur les mots importants, je lui dis : « WE were in BUS going from HSIPAW to MANDALAY, LUNCH HERE, NOW BUS is GONE ».  Et la fille de répondre : « No, bus to Mandalay, no possible ». Grrrrr. « No no, we are saying that WE WERE in a bus going to MANDALAY, from HSIPAW, just stopped here for lunch, but now bus has GONE WITHOUT US ». « You want to go to Hsipaw ? » Aaaaaahahah, quelle frsutration que de ne pas se faire comprendre!!! Après avoir abandonné cette conversation (la fille elle-même avait tourné la tête, comprenant que cela ne mènerait à rien) et avoir commencé à songer aux autres options pour se rendre à Mandalay, on aperçoit notre bus qui avait fait demi-tour pour revenir nous chercher… Fiou!!! Il faut croire que cette fois, ils n'avaient pas pris les présences avant de partir… Au moins, ils sont revenus! Une chance!

Ngapali beach

Dès le début de notre séjour au Myanmar, on a décidé de se faire plaisir et de se payer un petit séjour à la plage! Ngapali beach, située sur la mer du Bengale, est reconnue pour être la plage la plus belle au pays... et avec raison. C'est une destination plus chère, qui ne cible pas les backpackers normalement (on payait 17$ US chacune pour notre hôtel, tandis qu'on paye 6 ou 7$ d'habitude), mais ça en valait largement la peine!! On a passé 3 jours à se sentir comme de vraies princesses :) Notre belle chambre d'hôtel donnait sur la plage, on se réveillait le matin au son des vagues, prenait notre petit déjeuner en regardant la mer… La plage était absolument magnifique, avec du beau sable pâle, de l'eau turquoise, de grands palmiers… En plus, on nous avait dit que c'était assez touristique mais en fait la plage était complètement VIDE! Tellement reposant! On a aussi fait notre plein de fruits et de fruits de mer – Ngapali beach est entourée de petits villages de pêcheurs et donc on retrouve aux restos environnants calmars, pieuvre, crabe et poissons frais… miam. Bref, un  vrai petit coin de paradis!

 

Petite anecdote : un jour, nous voulions aller sur une colline où se trouve un géant buddha et d'où la vue était apparemment superbe. Nous ne trouvions pas notre chemin, et avons donc demandé des indications à une dame dans un magasin. Nous avions du mal à se comprendre dû à son anglais très limité (ou plutôt absent), et elle voyait que nous étions un peu perdues… Au lieu de continuer à essayer de nous expliquer, elle décida de nous y amener!! Le truc, c'est que ça se trouvait à une bonne heure de marche!!! On ne lui avait rien demandé, et on ne pensait jamais qu'elle nous amènerait jusqu'au bout… Mais oui, cette femme qu'on ne connaissait même pas et à qui on avait juste demandé des indications décida de partir avec nous pour cette marche d'une heure allé, une heure retour, pour ne pas qu'on se perde. Quand je vous dis que les gens au Myanmar sont gentils!

Shwedagon Paya

Au retour de Bago et de Golden Rock, on a enfin pu visiter un peu plus Yangon, sans devoir transporter notre caméra dans 18 sacs en plastique… tellement plus simple!

 

Nous sommes allées visiter Shwedagon Paya, le lieu bouddhiste le plus sacré du Myanmar. Il s'agit en fait d'un immense stupa haut de 98 mètres, entouré de plusieurs pagodons (vous êtes sûrement perdus mais vous verrez bien sur les photos), mais le clue, c'est que tout est plaqué OR – vous avez bien lu. On dit qu'il y a plus d'or à Shwedagon Paya que dans toutes les chambres fortes de la Banque d'Angleterre!!! Sans compter les milliers de diamants  et de pierres précieuses se trouvant au sommet du stupa... Il va sans dire que l'effet est plus qu'impressionnant, et ce, surtout la nuit – l'éclairage fait scintiller le stupa comme un astre mystérieux au milieu du ciel noir… tout simplement magique. Les photos vous le montreront encore mieux, j'en ajouterai dans quelques jours!

 

Lê-Anh et moi y sommes allées, ô coïncidence comme d'habitude, au jour de l'an birman! Ce qui fait que le Myanmar EN ENTIER y était – il n'y avait pas un pouce de libre pour circuler dans tout le site. Ça pourrait être vu comme un désagrément, mais en fait lorsque la nuit fut tombée, ça faisait une ambiance incroyable que de voir toute cette foule de gens réunis pour célébrer ce jour sacré... Et encore une fois, nous étions les seules touristes!!

 

Un peu plus sur les Birmans…

 

C'est coutume au Myanmar que de se peinturer le visage avec un genre de teinture jaune, un peu comme on pourrait penser que le font encore certaines tribus, toutefois il est commun de le faire pour toute la population peu importe la classe sociale et qu'on soit homme, femme ou enfant. Elle est faite à base d'écorce d'arbre, et les locaux la portent en design simple et grossier sur les joues, le nez ou le menton. C'est très joli!

 

Un truc qu'ils font et qui me dégoûte profondément, par contre, c'est qu'ils mâchent des noix de bétel à journée longue, ce qui rend leurs dents toutes rouges et même noires à la longue... C'est une pratique qui était très répandue en Inde, aussi. Ils enduisent une feuille d'arbre avec une pâte de calcaire, mettent les noix de bétel dedans, puis plient la feuille en une petite boule qu'ils coincent entre leur gencive et leur joue et qu'ils mâchent doucement pendant plusieurs heures. Le calcaire fait apparemment une réaction chimique avec les noix de bétel, ce qui donne un petit effet stimulant – qui explique aussi pourquoi ils sont tous accros à ça. Mais ça leur donne une quantité industrielle de salive dans la bouche, et les noix de bétel étant rouges, ça fait qu'ils sont constamment en train de cracher rouge dans la rue… mmm. Plus, comme le calcaire est abrasif et donc super mauvais pour les dents, leurs dents prennent la couleur des noix et deviennent toutes rouges et pourries à la longue… ce n'est pas très beau à voir. Apparemment que pour eux, c'est signe de beauté!

Sunday, May 1, 2011

WATER FESTIVAL!!!

Encore une fois, Lê-Anh et moi avons jouit d'un timing incroyable! Sans même le savoir, nous avons atterri à Yangon la veille du « water festival », qui célèbre la fin de la saison sèche et le début de l'été, ainsi que le nouvel an birman. En gros, c'est un peu comme le Holi en Inde, mais avec de l'eau : pendant 4 jours consécutifs cette fois, tout le monde sort dans les rues et se lance de l'eau par la tête!!! Et comme le Holi, dehors c'est un peu comme une zone de guerre, au sens où dès qu'on met le pied à l'extérieur c'est sûr à 100% qu'on se fait asperger… donc on accepte d'être trempé jusqu'à nos sous-vêtements pendant 4 jours! Pour les Myanmars, c'est probablement le festival le plus important de l'année – tout est fermé pendant les 4 jours (et même certains bureaux pendant 10 jours), tout le monde a congé et donc vraiment tout le monde participe! Et ils adorent ça… Je dois dire qu'en effet, quand il fait chaud comme ça, c'est plutôt plaisant de se faire arroser – il fait TELLEMENT chaud en Birmanie! La température tourne autour de 38 degrés (des fois plus de 40), mais c'est trois fois plus humide qu'en Inde… Étouffant!

 

C'est ainsi qu'on a passé les deux premiers jours du festival à Yangon, et on a donc eu la chance de voir comment ça se passait dans la grande ville. Je peux vous dire qu'ils mettent le paquet : il y a tout un endroit dans la ville qui est dédié à un circuit de plusieurs immenses estrades consécutives, ayant chacune plus d'une centaine de personnes qui envoient de l'eau avec de gros boyaux d'arrosage, à toutes les voitures et les personnes qui passent!! Et quand je dis voiture, c'est en grande majorité des pick-up avec une vingtaine de gens debout derrière à danser, qui veulent se faire arroser et qui font ça toute la journée! Tellement drôle… Même dans le reste de la ville, ils reproduisent le concept de l'estrade sur certaines rues, et sinon les gens (surtout les familles avec des enfants) s'installent en avant de leur maison et arrosent les gens qui passent. C'est tout fait dans une ambiance super bon enfant et joueuse, trop agréable!

 

Une chose qui m'a marquée pendant le festival à Yangon... La question qu'on se faisait le plus demander (ça m'est arrivé au moins 5 fois), par des Birmans inconnus qu'on croisait dans la rue et qui étaient visiblement excités du festival, était : « Are you happy? ». Pas « What's your name », pas « Where are you from », mais « Are you happy ». Moi, qui étais aussi emportée par l'ambiance et super heureuse,  répondais : « Yes!!! Of course! And you, are you happy?! » Et ils se mettaient à sauter en riant et en répondant que oui… Je trouvais ça incroyable! Les Birmans sont tellement heureux, qu'ils veulent juste que tout le monde autour d'eux soit heureux aussi… C'est fou!

 

Bago et Golden Rock

 

Le seul hic, c'est évidemment si on veut faire quelque chose pendant le water festival. Parce que 4 jours entiers à se faire arroser de la tête aux pieds dès qu'on est dehors et où tout est fermé, ça complique un peu la chose quand on voyage!! Il n'y a pas d'autobus et tout devient plus cher…Mais bref, on a quand même réussit à s'organiser un petit deux jours hors de Yangon, en y laissant (une chance!) le gros de nos bagages à notre hôtel.

 

Premier stop : Bago, où on s'est rendues en train comme tous les bus étaient arrêtés. Et croyez-le ou non, même dans le train, on se fait arroser! Il n'y a vraiment aucune issue haha, où qu'on soit dans le pays, même dans les transports, on finit par être mouillé. On a passé la journée à Bago à faire un tour de trishaw dans la ville (genre de bicyclette avec un petit banc à côté), avec sur nous notre sac à dos qui avait tous nos vêtements et nos choses pour les 2 jours, en se faisant balancer des sceaux d'eau complets par la tête ahahah! C'était tellement drôle! On avait heureusement prévu le coup, et on avait donc bien emballé notre caméra et notre passeport pour ne pas qu'ils se fassent mouiller – et je ne vous étonne sûrement pas si je vous dis que mes beaux billets américains étaient ultra-sécurisés dans environ 6 épaisseurs de tupperwares, ziploc et sacs en plastique!!! Bref, ce fut une super belle journée… couronnée par la ride de pick-up la plus mortelle de toute ma vie.

 

On se rendait vers Golden Rock pour y passer la nuit là-bas, et évidemment comme il n'y avait pas d'autobus, la seule option était d'y aller à l'arrière d'un pick-up, où soit dit en passant on était environ 20 personnes, tassées comme des sardines. Mais comme je vous ai mentionné plus tôt, où qu'on soit dans le pays, on se fait arroser. Donc ce trajet fut en gros, un 3h30 (oui!!! 3h30!) à se faire arroser par gros jet de boyaux d'arrosage et de sceaux d'eau. Mais le truc, c'est qu'à cette heure-là de la journée, il commençait à faire plus frais – ça ne nous tentait plus d'être trempés. Surtout qu'on s'était déjà faits mouiller toute la journée, alors rendu  à une certaine heure, t'en as plein le cass! Mais les gens sur la route ne faisaient pas d'exception. On se faisait carrément verser des sceaux d'eau complets dessus, avec tous nos sacs, tassés comme des sardines à l'arrière du pick-up ; puis, on conduisait un 10 minutes, après lesquelles on se sentait finalement « humides » et non « détrempés » ; et là, à nouveau, on entendait de la musique se rapprocher… le pick-up ralentissait… puis s'arrêtait. Honnêtement, on se sentait comme des prisonniers qui se faisaient envoyer au camp de concentration!! On le sentait venir… et VLAN, cette fois, c'étaient carrément des boyaux de pompiers qui nous propulsaient des quantités impensables d'eau par la tête!!! « Ahhh, make it stop! » disions-nous… Ce fut comme ça pendant 3h30 - horrible. Mais c'est pour la petite fille qui était avec nous que c'était le pire!! Elle devait avoir 4 ans, imaginez quel traumatisme! Elle a passé le trajet complet à vomir la pauvre!!!

 

On a donc passé notre dernier jour du water festival à Golden Rock. Celui-ci est un des sites les plus sacrés en Birmanie – c'est une roche dorée qui semble être sur le point de tomber, au haut d'une montagne, et la croyance est qu'elle tient par un seul cheveu de Buddha. Mais plus que la roche en tant que telle, ce qui est agréable est plutôt la montée : environ 4 heures de marche dans la montagne, où on passe par plein de petites huttes en bambou où des locaux habitent… trop charmant. Et pour le water festival, c'était super agréable! On se faisait arroser, oui, mais tout gentiment par les quelques groupes de personnes qui le célébraient sur la montagne. Et on se faisait accueillir le grand sourire aux lèvres par des groupes d'enfants qui dansaient et qui étaient trop excités de voir des gens danser avec eux!! C'est ça qui est fou, au Myanmar : les gens ont une telle joie de vivre que s'ils ont l'occasion de la partager avec quelqu'un, ça les rend encore mille fois plus heureux. Ces enfants étaient tellement contents qu'on danse avec eux et qu'on se joigne à leur jeu en leur lançant de l'eau! Ils sont devenus tout excités et se sont mis à prendre des photos pendant 10 minutes… un beau moment.

 

Seuls de touristes


Et un autre truc cool de Bago et de Golden Rock… on était les SEULS touristes. À Bago, on n'en a vu aucun, et à Golden Rock, on en a croisé seulement 3 autres (sans compter Steven, notre ami Belge avec qui on a passé la journée!). C'était peut-être parce que c'était le water festival, mais règle générale, c'est comme ça en Birmanie : il y a très peu de touristes. Et ça change tellement tout! On sent vraiment qu'on observe une scène encore authentique de la vie de ces gens, plutôt qu'un décor transformé pour et par le tourisme. Et comme ce pays n'est pas encore perverti par le tourisme, les locaux sont tout simplement heureux de voir des étrangers, fascinés et curieux par rapport à notre culture, plutôt que de nous voir comme un portefeuille sur deux pattes duquel ils pourraient obtenir quelque chose. Comme ça fait du bien!!

Arrivée à Yangon

Petit mot sur la politique...


Avant de commencer, je veux juste clarifier quelque chose, parce que c'est normal de se poser la question. Vous vous demandez sûrement : « C'est pas dangereux, le Myanmar? ». Eh bien, non. Oui, la Birmanie était une des pires dictatures militaires de la planète, et ça jusque tout récemment: travail forcé, pas de liberté d'expression, trafic d'êtres humains humain et j'en passe. Je dis jusque tout récemment, parce qu'il y eu des élections en mars 2011, qui étaient apparemment une étape vers la démocratie. Et là, de là savoir si cela change vraiment quelque chose à long terme – on verra bien. Mais reste que, le climat politique n'est pas dangereux en Birmanie en ce moment, et ce n'est pas risqué pour les touristes que de venir ici. Il y a des endroits où il ne faut pas aller, mais si on suit les destinations ouvertes aux étrangers, il n'y a normalement pas de danger. Même qu'étant donné qu'ils essayent d'encourager le tourisme, c'est un pays très sécuritaire à voyager, d'autant plus que le peuple en général est tellement honnête qu'il n'y a aucun risque de vol ou de quoique ce soit d'autre.

 

Arrivée

 

Donc sachant cela, Lê-Anh et moi on arrivait au Myanmar sans trop de craintes de ce côté-là, mais pour une raison quelconque  on s'attendait quand même à un pays très pauvre. Mais lorsqu'on est arrivées à Yangon, on n'en revenait pas : des rues propres, pas de piles de déchets partout, une circulation normale, pas de klaxon, pas de mendiant dans la rue… c'était le luxe pour nous, comparé à l'Inde! C'est sûr que ce n'est pas riche non plus (à part les édifices du gouvernement, du genre l'aéroport de Yangon qui est ultra moderne), mais il semble que même la population plus pauvre a au moins suffisamment d'argent pour avoir un toit sur la tête et se nourrir. Après d'être habituées à voir des gens dormir dans la rue et crever de faim en Inde… ça faisait du bien de voir ça.


Un petit truc qu'on remarquait dès nos premiers jours par contre, c'est que c'est beaucoup moins facile qu'en Inde de se débrouiller avec l'anglais… Les employés de l'hôtel ne connaissent qu'un anglais très basique et les gens des kiosques dans la rue ne le parlent généralement pas du tout. Oh well, ça donne encore plus l'impression d'être dans un pays exotique!

 

Ah, et dès le début, Lê-Anh et moi étions déjà charmées par la bouffe : notre premier soir, on s'est pris un délicieux curry d'un kiosque dans la rue, pour 1$! Les currys sont toujours servis comme suit : un grand plat de riz, le curry en tant que tel dans un petit bol séparé (moi je pris poisson, Lê-Anh crevettes), et les à-côtés sont une soupe, une salade de feuilles de thé, et des légumes crus avec une sauce de pâte de crevettes et soya épicée. On mélange le tout à notre guise dans notre plat, avec plus de piments forts si on veut, et c'est succulent!! C'est toujours servi avec le thé en plus… on aime ça!


Mais ce qui frappe le plus dès qu'on met le pied au Myanmar, et que je vais sûrement continuer à vous répéter parce que même après quelques semaines on n'en revient toujours pas, c'est à quel point les gens sont GENTILS. Honnêtement, je n'ai jamais vu ça! Tout le monde, mais TOUT le monde est ultra souriant, accueillant, poli, serviable… Que ce soit le jeune homme qui travaille à notre hôtel qui me lance un « Sweet dreams! » avant que j'aille me coucher avec le sourire fendu jusqu'aux oreilles, ou les jeunes filles qu'on croise dans la rue qui nous envoient la main en nous disant « So beautiful! » avec un rire gêné, ou encore les enfants qui spontanément courent vers nous les bras ouverts, tout le monde réussit à nous attendrir et à nous transmettre cette joie de vivre. C'est fou comme c'est contagieux! Je marchais pour la première fois dans les rues de Yangon et je ne pouvais tout simplement pas arrêter de sourire, je me sentais comme sur un nuage. Ça fait tellement du bien d'être entourée de gens qui ont une si bonne attitude… En Inde, même si oui les Indiens sont en général un peuple honnête et aimable, reste que ceux qui pourraient obtenir de l'argent de nous – i.e. vendeurs ou taxis – vont constamment nous approcher et essayer de nous soutirer quelques roupies. Résultat : à force de se faire solliciter et harceler à chaque instant, on s'était créé une coquille et on finissait par ignorer tous les appels s'adressant à nous. Mais ici, les gens nous envoient un salut sans rien attendre de nous, sans aucun intérêt – c'est comme si on pouvait donc se rouvrir et sortir de notre coquille. C'est tellement rafraîchissant!


Bref, côté premières impressions, nos premiers jours ont vite fait d'apaiser nos frustrations par rapport à l'argent!!