Friday, February 25, 2011

GOA - Anjuna

Goa est un petit état au sud de Mumbai, sur la côte ouest, où on oublie presque qu’on est en Inde. C’est le genre de place qui devait être un vrai paradis il y a 20 ans, et qui est encore superbe mais malheureusement devenu plus touristique avec le temps, devenant le cœur d’une scène hippie trance importante et attirant des vagues massives de touristes israéliens et russes. Il est toutefois toujours possible d’y rester dans des endroits calmes et absolument magnifiques. Lê-Anh et moi sommes restées à Anjuna, au nord de Goa, où nous avons passé une semaine superbe et ultra relaxante. Anjuna est, je dirais, un bon juste milieu : on sent la présence de touristes, mais ça n’en devient pas agressant ou du moins, pas nécessairement. L’endroit reste vraiment joli et agréable, et en plus le shopping est excellent – il y a un immense marché aux puces tous les mercredis.

Je dois dire qu’après 10 jours à s’être habituées au chaos des villes indiennes, Anjuna fut pour nous une pause bien appréciée! Ici, pas de klaxons infernaux, pas de smog, pas même besoin de se couvrir de la tête aux pieds. Quel bonheur de ne pas avoir à s’habiller en pantalons longs et manches longues lorsqu’il fait 35 degrés… et de pouvoir se baigner en plus! La nourriture aussi est un point fort de Goa : une grande variété de fruits, de poissons et fruits de mer, et les spécialités du sud sont excellentes. Ça faisait du bien d’avoir plus de choix, car même si la bouffe est délicieuse partout en Inde, ça devient lourd de manger curry-pain-riz du matin au soir…!  Bref, semaine de rêve à faire de la plage, boire de délicieux lassis aux fruits, manger du poisson, se promener en petite robe et magasiner. I like!

North Anjuna


Le marché aux puces


Réunion invraisemblable

Mais notre séjour à Anjuna fut avant tout incroyable car il s’y est produit quelque chose de complètement improbable : 5 différents petits groupes de nos amis y étaient en même temps que nous!!!
(Saffron, une amie qu’on a rencontrée à Melbourne, est originaire de Goa et y a vécu la plus grande partie de sa vie, et visitait maintenant sa famille et ses amis; Jessica Wee, une amie du secondaire, y était avec son copain Thomas ; Alexandra Normand, aussi amie du secondaire, venait de terminer un cours de yoga de deux mois à Mysore et nous y a rejointes; son amie Miriam, rencontrée à Melbourne récemment, voyageait aussi par elle-même en Inde et nous a donc rejointes à Anjuna; Hera, une amie de Lê-Anh de l’université, voyageait en Inde avec son amie Kelly et nous a rejointes à Anjuna (elle avait même déjà rencontré Saffron avant qu’on les présente, car elles ont un ami commun, originaire de Goa qui avait été en échange à McGill… mais mon dieu que le monde est petit); et finalement, notre ami Kane, qui était apprenti-chef au resto-bar ou Lê-Anh et moi travaillions à Melbourne, était aussi en voyage en Inde avec sa copine.)
Honnêtement, quelles sont les chances qu’autant de nos amis se retrouvent à la même place en même temps, et en Inde de toutes les places… Incroyable! Ce fut définitivement un highlight de notre voyage. On a même réussi à se trouver une maison à louer près de la plage pour Lê-Anh, Alex, Miriam et moi, à super bon prix – et quelle maison! Vraiment mignonne, décorée kitsch et super colorée, ayant même un patio avec un lit dehors… on en a bien profité.

Moi, Alex, Miriam, Lê-Anh et Jess
Avec Hera, Charlie (copine de Kane), Kane et Kelly


Notre maison



Made in Goa

On a été aussi vraiment chanceuses d’être en présence de Saffron et de son groupe d’amis cette semaine-là – ça nous a donné un tout autre point de vue sur Goa et Anjuna en particulier. Comme je l’ai dit, Goa devait être un paradis rare il y a une vingtaine d’année, un genre de rêve d’hippie, d’où toute la communauté caucasienne qui s’y est établie de façon permanente à ce moment. Résultat : la génération de leurs enfants, c’est-à-dire Saffron et son groupe d’amis, qui sont tous un mélange de 2 ou 3 ou 4 nationalités et qui sont nés à Goa. Tout le long de notre séjour à Anjuna, nous étions absolument fascinés par ce groupe d’amis. Ils ont grandi dans ce décor non seulement superbe, mais aussi très étrange d’une certaine façon, entourés constamment de hippies parfois devenus un peu fous, de drogués et de musique trance. Ce qui en a fait, en bout de ligne, des gens absolument admirables : tellement ouverts d’esprit, accueillants, positifs, et qui ont pris un tout autre chemin. En effet, la plupart d’entre eux boivent à peine et ne prennent pas de drogues, et ont un mode de vie ultra santé. Nous sommes allées au resto avec eux un soir, et ils nous ont ensuite emmenées à leur spot habituel, qui est en fait un petit kiosque à jus et milkshakes. Ils y vont apparemment après chaque fois qu’il vont souper ensemble, et y restent jusqu’aux petites heures du matin à boire… deux ou trois jus chacun! Adorable.

C’était aussi fascinant de les écouter parler entre eux. L’anglais est pour la plupart la (ou une de leurs) langue maternelle, mais ils le parlent avec un accent indescriptible, comme un croisement entre un accent britannique, hindu et quelque chose d’autre. J’imagine que c’est dû au fait d’avoir appris l’anglais dans un milieu aussi interculturel et de parler une ou plusieurs autres langues, mais quoiqu’il en soit, c’est vraiment beau à écouter!

Jess, Alex, Lê-Anh, Saffron et quelques-uns de ses amis


Saffron, Alex, Miriam et moi chez Saffron

Monday, February 14, 2011

Ajanta et Ellora

Après Mumbai, nous nous sommes dirigées au nord-est pour visiter deux endroits qui en valent le détour : Ajanta et Ellora. Les deux sont des sites religieux qui consistent en une série de temples (bouddhistes, hindus et jaïnistes) creusés à même le roc d’une falaise. On les appelle « rock-cut cave monolitic temples », monolithiques car chaque temple fait partie de la même roche, qu’on a excavée des parties non nécessaires. C’est difficile de se faire une image juste en lisant cette description, mais regardez les photos, c’est assez impressionnant à voir – surtout en sachant que ces monuments ont été taillés avec marteau et pic il y a plus de 2 millénaires pour certains, et qu’avec si peu de moyens ils aient pu être capables de retirer des centaines de milliers de tonnes de roc tout en tâchant de laisser les portions nécessaires pour chaque édifice à sculpter. Fait intéressant : Ajanta fut le premier site sacré du genre, jusqu’à ce qu’Ellora soit édifiée. Ajanta fut alors abandonnée pendant des siècles, jusqu’à sa découverte au 19e siècle. Les peintures à l’intérieur des temples y sont donc beaucoup plus visibles qu’à Ellora, qui est encore utilisée comme site religieux et qui a donc été moins bien conservée. J’ai trouvé les deux très impressionnantes, mais si j’avais à choisir entre les deux, j’irais sûrement pour Ellora en raison de son monument principal qui vole le show à tous les autres – et aussi parce qu’il y a beaucoup trop de touristes à Ajanta.

Ajanta
Ajanta
 À Ellora, au temple principal
Ellora

Parlant de voler le show…

C’était intéressant de sortir de Mumbai et de voir la différence dans l’attitude des gens. Comme je l’avais dis, on trouvait déjà à Mumbai que les Indiens étaient accueillants avec les touristes, mais évidemment ils sont plus habitués d’être entourés d’étrangers dans les grandes villes. À Nasik et Aurangabad, les villes où nous sommes restées pour visiter Ajanta et Ellora, les gens sont tellement fascinés de voir des occidentaux que c’en est touchant. Les passants dans la rue viennent spontanément nous parler, d’un côté parce qu’ils sont simplement heureux d’avoir une opportunité de pratiquer leur anglais, et de l’autre, parce qu’ils veulent en apprendre plus sur notre culture, quelle qu’elle soit. Les enfants qui nous apercevaient dans la rue devenaient tout excités et se mettaient à nous crier « Hello! Hello! Hello! How are you! » en nous envoyant la main.

Quand nous visitions le Mini Taj Mahal à Aurangabad, une trentaine de petites écolières de 12 ans se sont attroupées autour de nous, nous demandant en anglais quel était notre nom, de quel pays nous venions, comment c’était dans notre pays, etc. et prenant des photos avec nous! Elles étaient tellement adorables, ce fut un moment vraiment spécial. Malheureusement, ce ne sont (vraiment) pas toujours des petites filles de 12 ans qui veulent prendre des photos avec nous, et après avoir fait l’erreur quelques fois d’accepter une photo toute gentille pour quelqu'un et que ça tourne en méga shooting photo avec une file d’attente, Lê-Anh et moi avons appris à dire non. Haha.


Le groupe d'écolières

Monday, February 7, 2011

Mumbai

Chaotique, magnifique, puante, débordante de vie ; Mumbai est le genre de ville difficile à décrire en quelques mots tant elle est contradictoire et complexe. Il faut la voir et l’expérimenter par soi-même. J’y avais à peine mis les pieds que je savais que j’allais tomber sous son charme : ses édifices majestueux à l’architecture européenne gothique, contrastant avec le décor Hindu ; ses rues remplies à craquer d’autos, de taxis, de bus, de « touctoucs », de scooters qui klaxonnent tous sans raison précise ; ses trottoirs débordant de kiosques de nourriture ou de n’importe quelle « gogosse » possible à vendre ; ses odeurs tantôt d’encens ou d’épices délicieuses, mais tantôt d’essence ou de poisson pourri ; ses milliers de gens marchant dans la rue, tant en habit traditionnel aux couleurs éclatantes qu’en vêtements occidentaux modernes ; son nombre dévastant de sans-abris dormant à même le trottoir à toutes les heures de la journée et ses riches conduisant fièrement leur voiture de marque… Mumbai incarne possiblement tous les contrastes auxquels vous pourriez penser, et c'est probablement pour cette raison que je l’ai trouvée charmante. C’est un tourbillon qui peut sembler étourdissant pour certains, mais qui pourtant me faisait sentir chez moi. Retour aux sources, me direz-vous? (Haha, pour ceux qui se posent encore la question, non je ne suis pas Indienne… du moins pas que je sache, mais j’aime bien faire la blague.)
Je dis que ça me faisait sentir chez moi… Ne me prenez pas au pied de la lettre, après 6 jours, Lê-Anh et moi étions bien contentes de partir! La pollution est tellement intense dans cette ville que nous avions, déjà dès la deuxième journée, la gorge serrée et le nez qui piquait (quoique ça n’ait pas tellement changé par la suite… je n’ai jamais vu un pays avec autant de smog que l’Inde). Lê-Anh ne pouvait à peine mettre ses verres de contact, tant l’air sale avait irrité ses yeux! Et il faut le dire, à la longue, une population de 29 000 personnes par kilomètre carré, ça monte à la tête. C’est drôle d’ailleurs ; on a socialisé avec un Indien de Mumbai qui nous disait avoir vécu quelques mois à New York, et apparemment il devait allumer sa télé et sa radio en même temps dans son appartement pour qu’il y ait un bruit de fond, sinon il trouvait que c’était trop silencieux!... À New York! Comme quoi on peut s’y faire.
Non, quand je dis que je m’y sentais à l’aise, je voulais surtout dire qu’on s’y sentait étonnamment en sécurité. Les Indiens sont vraiment honnêtes et serviables, toujours en train de vouloir nous aider à trouver notre chemin, ou à nous faire la conversation tant ils sont fascinés et intéressés par notre culture. Ce n’était pas l’ambiance plus menaçante que j’avais imaginée – tant mieux.
Voici quelques-unes de mes photos les plus marquantes :
La station de train Victoria, qui est la station principale, avec son architecture magnifique
 
L’entrée de la station de train Victoria : pour vous donner une idée de la densité de population à Mumbai, cette station voit 2,500,000 personnes passer… par jour.
 
Prendre le train à Mumbai : les hommes et les femmes sont dans des wagons différents. Lê-Anh et moi avons failli laisser notre peau ce jour-là, en essayant de sortir du train! C’est carrément la guerre entre les gens qui entrent et ceux qui sortent, pour être sûr d’avoir le temps d’embarquer ou de débarquer dans le court laps de temps où le train est arrêté malgré la foule de personnes déjà entassées dans le train. Mal averties, nous n’étions pas assez près de la porte au moment de l’arrêt, et après s’être débattues comme des bonnes, nous avons dû sauter du wagon alors qu’il était déjà en mouvement haha… nous avons eu notre leçon.
Gateway to India
Moi à Chowpatty Beach
Lê-Anh à Marine Drive, ou « the Queen’s necklace », au coucher du soleil
La mosquée de Mahalaxmi – à marée haute, on dirait qu’elle est en plein milieu de l’eau

Le « dhobi ghat » à Mahalaxmi : l’endroit où ils lavent tous les vêtements de la ville (!). Plus de mille bassins où l’on lave les vêtements.

À Elephanta Island, un des temples creusés à même la colline
Sur le plateau du film de Bollywood dans lequel Lê-Anh et moi avons figuré!! Ils recrutent un grand nombre de backpackers dans la rue et nous en avons fait partie… très cool expérience! Ces deux-là sont apparemment des acteurs très connus de Bollywood.



Mumbai la nuit